dimanche 28 septembre 2008

Marche pour les salaires: 10 000 personnes!


Marche pour les salaires : "la Bourse plonge, le peuple éponge"

Aux cris de "la Bourse plonge, le peuple éponge", plusieurs milliers de personnes ont participé ce samedi à Paris à une marche du siège du Medef à l’Elysée pour réclamer une augmentation des salaires.
Rassemblement également à Marseille.

Une dizaine de manifestants poussant des caddies contenant au total 100.000 pétitions ont ouvert le défilé organisé par le Parti communiste.

"Face au discours de Nicolas Sarkozy sur la crise financière, nous allons prononcer un mot que personne ne prononce, le mot salaires", a déclaré la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, pour qui il s’agit, plutôt que d’alléger les cotisations des entreprises, de "redistribuer la valeur ajoutée vers les salaires au lieu de la laisser partir vers la spéculation".

Pierre Laurent, autre membre de la direction, a expliqué que cette manifestation était un premier "signal" invitant les Français à "repartir à l’offensive". "La crise montre qu’il y a des liquidités énormes sur les marchés. Et qu’est-ce que dit Sarkozy ? Qu’on va mettre de l’argent public pour soutenir les banques".

Le PCF, comme les principales organisations syndicales, estime que face à la crise, l’argent doit au contraire "revenir vers les salaires, les pensions et le développement durable."

"N’importe quoi"

Pour Marie-George Buffet, le président de la République dit "un peu n’importe quoi" lorsqu’il s’engage à garantir les placements des Français car "les règles existent déjà et les choses sont déjà en place."

En réponse au Premier ministre François Fillon, qui a appelé à l’unité nationale et à supporter la crise, la dirigeante communiste répond au contraire qu’il faut "relever la tête." Dans le cortège, les slogans visaient tour à tour le patronat - "Medef, crache tes bénefs" - et Nicolas Sarkozy - "travailler plus pour gagner plus, mon oeil".

A l’issue de la marche, une délégation devait remettre à la présidence de la République les 100.000 pétitions recueillies par le PCF.

A Marseille aussi

A Marseille, environ un millier de personnes, (là où la police n’en a dénombré que … 150), se sont rassemblées devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, pour les mêmes revendications. "Sarkozy martèle ’serrez-vous la ceinture’ (…). Nous, nous avons décidé de partir en croisade pour défendre l’idée de cette augmentation générale, nous allons la marteler jusqu’à ce que les Français admettent que c’est possible", a déclaré le conseiller régional PCF Jean-Marc Coppola.

La veille, le vendredi, le Parti communiste avait estimé estimé qu’"un an après avoir été élu, Nicolas Sarkozy se révèle être, au mépris de ses promesses, le président de la baisse du pouvoir d’achat des français", prenant à témoin les derniers chiffres sur l’évolution des salaires.

"Selon le ministère de l’Emploi, depuis un an le pouvoir d’achat des français a baissé de 0,4%. La hausse des prix a été plus importante que celle des salaires. L’aveu est de taille !", a déclaré le PCF dans un communiqué.

"Les statistiques sont formelles. Un an après avoir été élu, Nicolas Sarkozy se révèle être, au mépris de ses promesses, le président de la baisse du pouvoir d’achat des français", ajoute-t-il.

Selon le parti de Marie-George Buffet, "face à la flambée des prix, c’est désormais ce mot tabou des salaires, de leur revalorisation qui doit être mis sur la place publique".

Le salaire mensuel de base (SMB) a augmenté de 0,9% au deuxième trimestre 2008, ce qui porte, en un an, sa hausse à 3,1% mais à "une perte de pouvoir d’achat de 0,4 point", selon un indice définitif diffusé vendredi par le ministère de l’Emploi.

D'après le site de l'Humanité


samedi 27 septembre 2008

Débats et textes de Congrès


Lors de notre prochaine réunion, nous aborderons la question du Congrès de notre Parti qui aura lieu en décembre.

C'est sur le projet de texte de base commune de discussion voté au Conseil National, que notre débat devrait s'engager. J'ai proposé d'y livrer ma lecture de ce texte pour introduire la discussion.

Les camarades qui souhaitent s'informer sur le Congrès, consulter les textes , notamment la base commune,
comme ceux qui souhaitent participer aux discussions fédérales, trouveront des informations en cliquant sur le lien:

34ème Congrès

Bonne lecture à tous!

Dominique Lecomte


vendredi 26 septembre 2008

Dissolution des Genêts

Hélas sans surprise, l'assemblée générale extraordinaire convoquée jeudi 25 septembre a voté la dissolution de l'association gérant le Centre.

Cette décision nous a été présentée comme la seule possible : la CAF retirant son agrément et sa subvention, le Centre est dans une impasse financière. Aucune perspective claire de « renaissance » ne nous a été proposée, alors que ce Centre répond à un besoin incontournable sur le quartier, et que les habitants lui ont largement manifesté leur attachement, par leurs signatures sur la pétition, et encore samedi dernier par leur participation aux « Genêteries ».

Le Parti Communiste et cinq autres personnes ou associations ont voté contre.

Nous restons prêts à participer, dans la clarté, à toute initiative pour reconstruire avec les habitants ce Centre indispensable à la vie du quartier !

Mireille, Isabelle et Jacques

jeudi 25 septembre 2008

Texte d'André Gerin sur la crise financière...


Oui, je crois que le capitalisme a fait son temps !

18 janvier 2008 : plan de relance de 150 milliards de dollars annoncé par George Bush. 17 février 2008 : la banque Northern Rock nationalisée. 16 mars 2008 : la Fed sauve la banque Bear Stearns. 7 septembre 2008 : Freddie Mac et Fannie Mae, établissements détenteurs de crédits hypothécaires, mis sous tutelle. 17 septembre 2008 : l’assureur AIG nationalisé ! Quel est donc ce pays qui pratique, qui ose se lancer, à l’heure de la mondialisation, de la « concurrence libre et non faussée », dans une politique interventionniste en nationalisant les plus beaux fleurons de sa finance privée ? Un pays post-archaïque ou proto-moderne ? Un pays marxiste ? Non, ce pays, ce sont les Etats Unis d’Amérique !


La crise du capitalisme financier, qui secoue les places boursières, a donc créé cette situation quasi surréaliste, digne d’une fable de la Fontaine, au cœur de laquelle les apôtres du libéralisme à tout crin des années 80-90 se voient obligés –de force, pas de gré, pour sauver la face et le radeau, tout en faisant sécher les SICAV- d’en appeler à la figure tutélaire de l’Etat-providence vingt ans plus tard. Curieuse ironie de l’histoire, où le modèle anglo-saxon tant vanté redécouvre les vertus d’une administration collectiviste ! Comme disait Karl Marx : « l’histoire se répète toujours deux fois. La première en tragédie, la seconde en farce… »
Le système économique actuel, le mode de production capitaliste, me font donc penser à l’histoire du dinosaure : lorsqu’il se marche sur la queue, l’information met un temps fou avant d’atteindre son cerveau. Depuis de nombreuses années –et les faits nous donnent aujourd’hui raison- je ne cesse de dénoncer la dérive de ce capitalisme cynique tourné vers le profit immédiat, avec la dictature du moindre coût, système à bout de souffle qui révèle au grand jour sa nature et ses aberrations. Il y a lieu de fustiger l’impérialisme financier qui a profité du laisser-faire généralisé (plutôt organisé) sur les marchés, loué par Ronald Reagan ou Margaret Thatcher, comme si à la base lesdits marchés allaient s’autoréguler de façon vertueuse. Il n’en est rien, nous le savons. A travers des crédits aussi trompeurs que les subprimes, les grands financiers, et beaucoup d’entre eux ont fait de l’argent en dormant, se sont enrichis sur le dos des petits ménages et ont fabriqué une croissance empirique, basée sur l’endettement, voire le sur-endettement. Dans mon livre « Et si le capitalisme avait fait son temps ? », je mettais l’accent sur l’apparition d’une véritable dictature de la finance. Le profit financier prend le dessus dans le processus de mondialisation. Il existe à la fois une loi du marché et une dictature de la bourse. C’est cette métastase qui remet en cause le capitalisme industriel, le capitalisme des métiers, le capitalisme des savoir-faire, et au final le capitalisme lui-même, car il n’est plus seulement prédateur mais aussi destructeur.
Qu’on ne se trompe pas sur les suites de cette crise. Les Pays émergents, le monde du travail, les petits épargnants, salariés licenciés au nom du CAC 40 et de la cote des actions qu’il faut maintenir à flot, voilà ceux qui seront priés de payer la note. Les ogres de la finance se remplissent les poches quand tout va bien, et vident celles des autres quand tout va mal. Le retour de l’interventionnisme du trésor américain se paiera cash car ce sont les finances publiques et les contribuables qui sont appelés à absorber les hérésies et dérives de l’impérialisme financier. La dette américaine se rembourse sur tous les continents. Nous avons déjà connu ce système de vases communicants. La puissance publique a fréquemment soutenu et relancé de grandes entreprises pour les privatiser une fois qu’elles étaient devenues rentables. Dans les années 80 aux Etats-Unis, pour mettre fin à l’effondrement de centaines de caisses d’épargne, une structure avait été mise en place, la Résolution Trust Corporation, pour placer sous tutelle des dizaines d’organismes. Il en avait résulté une perte de 75 milliards de dollars dans les caisses des finances publiques. Le mouvement amorcé aujourd’hui est encore plus dévastateur et la bulle financière va continuer de s’alimenter sur le dos des revenus du travail et des investissements publics. Ni plus, ni moins. Et si nationalisation il y a, personne n’est dupe, c’est pour se mettre au service du grand capital.
Cette crise profonde doit par contre, et plus que jamais, nous renforcer dans nos convictions, nous décomplexer.
Un : il faut tout simplement changer de modèle économique et financier. Sans un Etat républicain décideur, avec des services publics dotés de moyens importants affranchis de tout impératif de rentabilité, sans une république sociale, capable de garantir les droits les plus élémentaires à chacun de ses concitoyens –droit au logement, droit à l’énergie, droit à l’éducation, au savoir- inutile de se faire d’illusions sur le fin mot de l’histoire. C’est la loi de jungle qui triomphe, une jungle « libre et non faussée » en quelque sorte. De nouvelles Bastilles sont donc à prendre, qu’elles soient économiques, financières ou médiatiques. Il faut conquérir ces pouvoirs pour les remettre aux mains de la nation, du monde du travail, sous contrôle de la souveraineté populaire. Il faut bien reparler de nationalisation pour la maîtrise publique du secteur bancaire et financier et l’ensemble des grands médias.
Deux : l’Union Européenne, et notamment la BCE, inflexible sur ses taux alors qu’une relance de la consommation se fait attendre depuis des années, vient subitement d’injecter 150 milliards d’euros pour voler au secours des courtiers, banquiers et spéculateurs plongés dans la tourmente. L’Union Européenne de la finance prise en flagrant délit, la main dans le sac, épongeant la sueur qui perle au front des places boursières et fermant les yeux sur les attentes sociales des salariés : voilà ce qu’est devenue l’Union Européenne à laquelle, le 29 mai 2005, nous avons eu raison de dire non. Politique de la rigueur d’un côté –le coffre est vide-, 150 milliards d’euros de l’autre –ouvrez vite le coffre- quelle est donc cette logique européenne, au service du grand capital financier, si ce n’est celle de l’Europe du marché, l’Europe de la spéculation, l’Europe de la renonciation et de la démission. Quant à l’Europe des peuples, me direz-vous, et bien elle peut attendre et, selon le bon mot de Marie-Antoinette, « si elle n’a plus de pain, qu’elle mange des brioches ! »… Le chantier, là encore, est immense, mais le remède est simple. Il nous faut nous retirer de l’Union Européenne pour construire une Europe des peuples, de l’Atlantique à l’Oural.
Trois : devant une telle situation, face à un système capitaliste à bout de souffle -ce géant aux pieds d’argile- qui détruit tout sur son passage (et qui finira bientôt par s’autodétruire), face à ce capitalisme criminel qui spolie au lieu de produire et investir –relisons Engels et Marx-, qui oserait encore dire, aujourd’hui, qu’une gauche fière de ses valeurs, attachée à ses principes, loin de la moiteur des appareils, appartient au siècle passé ? Qui peut croire que la défense des services publics est un combat d’hier ? Qui peut croire que la dénonciation de la puissance de l’argent relève d’une joute d’antan ? A la lumière de ce qui se passe aux Etats-Unis, j’ai bien dit aux Etats-Unis, qui peut nous faire croire que la dérégulation et la privatisation de pans entiers de la République, à l’exemple de la réforme de la carte militaire et de l’ensemble des grandes missions du service public – maintenant La Poste ! - sont une avancée majeure pour le bien-être de chacun ? Qui peut croire, enfin, que Nicolas Sarkozy, porte-parole du Medef et des intérêts du grand capital, deviendra l’homme providentiel pour mettre en place « un capitalisme régulé » ? C’est aussi –notons-le- ce que propose le Parti Socialiste, qui a abandonné le combat pour le socialisme et celui de la lutte des classes. Qu’on ne se méprenne pas, Nicolas Sarkozy est dans la lignée des « ayatollahs » du capitalisme conservateur qui remettent en cause toutes les avancées historiques et progressistes du XXème siècle.
Alors oui, je le pense sincèrement, l’heure nous appartient pour mettre en place une véritable république sociale, loin des compromissions de la sociale-démocratie qui ne fait que s’adapter à un système vicié, une république sociale héritière du CNR, une république sociale autogestionnaire, celle des insurgés de 1848, qui s’appuie sur une vision collective et humaine de la société. Nous le savons tous : il n’y a pas de politique sans volonté, pas de progrès sans lutte. Cessons donc d’être frileux, cessons de courber l’échine, cessons d’être tétanisés : une société nouvelle est à bâtir, à imaginer, ne la laissons pas aux mains des argentiers ! Utopistes debout pour construire une révolution en gestation, le communisme du XXIème siècle frappe à la porte !

Privatisation du Service Public, mode d'emploi


Le Président de La Poste, Jean-Paul Bailly, cherche à rassurer après la proposition d'ouverture du capital de La Poste au privé. Pas question de toucher aux missions de service public postal, nous assure-t-il, alors que cette opération, ajoute-t-il, redonnera de la vigueur à la société qui aurait besoin de 3 milliards d'euros pour être modernisée....

Des "experts" ont relayé cet argumentaire dans la presse "bourgeoise" et dans les principaux médias avec la volonté de rassurer la population attachée au service public postal.

Pourtant, l'histoire de la privatisation de France Télécom nous éclaire sur la méthode employée.

Petit rappel des faits:

-1996: le gouvernement de Juppé transforme France Télécom en société anonyme

-1997: : ouverture du capital de la société par le gouvernement de gauche de l'époque qui assure que l'État doit
rester majoritaire. A cette date la part publique du capital de France Télécom est de 79%.

- 1998: la proportion précédente passe de 79% à 62%!

- 2003: La droite vote au Parlement une loi qui permet à l'Etat de réduire sa participation au capital à moins de
50%.

-2008: Celle-ci est actuellement de 27%!

Dominique Lecomte


lundi 22 septembre 2008

Demain, défendons le service public de La Poste!


En catimini, le gouvernement prépare la privatisation de La Poste. Alors qu’aux Etats-Unis, Bush est contraint de nationaliser in extremis des établissements financiers en faillite, Sarkozy veut faire cadeau aux actionnaires d’une entreprise publique . Nationaliser les pertes, privatiser les bénéfices. On croit rêver ! La riposte s’organise, le PCF en est !



La Privatisation de la Poste : c’est NON

A l’horizon 2010, Nicolas Sarkozy envisage de transformer La Poste en société anonyme, de l’introduire en Bourse, de la vendre aux capitaux privés. Pour le gouvernement, cette privatisation est un prélude à l’ouverture du marché du courrier en 2011, recommandée par les directives européennes. Derrière les mots, le projet est connu : réduction du nombre de bureaux et des horaires d’ouverture, mise en cause de la péréquation et de l’égalité tarifaire, des personnels et de leur statut, augmentation du prix du timbre, abandon des missions de serv ice public de La Banque Postale, pour drainer l’épargne populaire vers la spéculation et livrer le service public de la communication au marché et à la spéculation.

La Poste, les communications : un bien commun

La communication, l’échange postal entre personnes ne sont pas des marchandises mais un droit inaliènable pour chaque personne et pour l’intérêt général. Dans les quartiers populaires, les zones rurales, partout, La Poste est un lien. Elle est utile au développement économique, notamment pour les petites entreprises les commerçants et les artisans. Les Françaises et les Français y sont attachés. Au lieu de discréditer La Poste depuis des années et de la priver des moyens d’assurer ses missions, on devrait s’attacher à répondre aux attentes des usagers. Les communistes portent des propositions pour qu’elle s’améliore et devienne un modèle de gestion moderne pour l’effi cacité sociale, la coopération, la démocratie, le fi nancement de l’économie et pour l’Europe postale (http://www.pcf.fr/spip.php ?article287). Mais pour moderniser, il faut avoir encore une Poste. Alors réunissons-nous largement et mobilisons- nous contre la menace de privatisation.

Ensemble, rassemblés, pour faire reculer le gouvernement

Cinq syndicats de La Poste (CGT, Sud, CFDT, FO et la CFTC), représentant 95% du personnel ont appelé à la grève le 23 septembre. De nombreuses organisations comprenant ses syndicats, les partis de gauche, le Collectif de défense des Services publics, des élus, de nombreuses associations regroupants des usagers lancent un appel pour un référendum permettant d’empêcher cette privatisation. La mobilisation est forte alors que le projet n’a pas encore été publié. Ensemble, dans nos villes, nos quartiers, nos villages nos entreprises menons un grand débat national pour faire reculer le gouvernement sur la privatisation, pour élaborer un service public de la communication.


PÉTITION DU MRC-PCF-PRG-PS

Non à la privatisation de La Poste !

La Poste est en danger. La dégradation du service public se poursuit depuis plusieurs années, marquée par le manque de personnels dans les quartiers populaires des villes et la fermeture de bureaux ruraux, ainsi que la transformation du service financier de La Poste en banque postale avec la banalisation du livret A.

Le gouvernement a maintenant l’intention de privatiser La Poste en en faisant une société anonyme dont le capital sera introduit en bourse. Cette réforme sonnerait le glas du service public postal, c’est-à-dire de l’un des services publics essentiels à l’exercice réel des droits des citoyens, en l’occurrence du droit à la communication.

Nous devons l’empêcher, car nous voulons que ce droit fondamental puisse continuer à s’exercer avec des garanties qu’une gestion privée ne peut apporter. De quoi s’agit-il concrètement ? De ne pas sacrifier davantage la présence des bureaux de poste dans les zones rurales et les quartiers populaires, partout où l’activité de La Poste ne peut dégager une rentabilité importante. D’améliorer les conditions de distribution du courrier et d’accueil des usagers, et non de les moduler en fonction de l’intérêt financier des zones couvertes. De garantir le prix unique du timbre, de pérenniser la distribution six jours sur sept, supérieure aux obligations européennes. De permettre aux foyers les plus modestes de trouver encore un partenaire bancaire au sein de La Poste, attentif à leur situation.

La privatisation de La Poste ne va pas améliorer la qualité du service rendu, mais au contraire la dégrader et rendre celui-ci beaucoup plus inégalitaire.

Nous nous opposons donc vigoureusement à cette privatisation. Nous demandons que le gouvernement ouvre un grand débat public sur les missions de La Poste et sur l’amélioration du service rendu en réponse aux besoins de la population, ainsi que sur les nouvelles formes de gestion qui permettront de démocratiser les services publics en impliquant davantage les représentants des usagers, des salariés et des élus.



dimanche 21 septembre 2008

Fête dans l' amertume aux Genêteries...


Débats avec des élus et des responsables des centres sociaux le matin, puis Fête, l'après-midi, place de Verdun, la journée de samedi s'annonçait comme un moment fort pour les adhérents du Centre social d'Annapes.

Notre Parti était présent le matin par la voix de Marc Delgrange et l'après midi, avec un stand où nous avons montré les photos de Malo, vendu Liberté et fait signer des pétitions. Mireille, Isabelle, Jean-Claude et Jacques étaient également de la partie...

Malgré les jeux pour enfants et l'animation des stands des associations, malgré le podium, la musique, les chants et les danses des groupes qui se sont partagé la vedette, le coeur n' était pas tout à fait à la fête puisque le constat amer de la fermeture officielle du Centre a été confirmé le matin même.

C'est donc la dissolution du Centre social et la procédure de licenciement pour 21 salariés.

Ce n'est pas rien.


"Je fais quoi, moi, sans le Centre Social, j'me tire une balle dans la tête?" Ces mots d'une adhérente détonnent face aux propos lénifiants des responsables qui n'ont réussi qu'à nous proposer un redéploiement des Genêts dont la teneur n'est toujours pas claire
.

Ainsi, seuls quelques adhérents ont su montré par des mots simples et parfois terribles, à la fois leur attachement à la structure qui va disparaître, mais aussi l'angoisse de ceux qui ont bien compris que toute cette histoire, au delà des problèmes techniques et financiers, au delà des propos rassurants, se termine par une forme d'abandon.

D'aucuns s'étonneront alors de retrouver les familles au supermarché et les enfants devant la télé, et nous tiendront des discours fumeux sur la "parentalité" . Un concept utilisé par la CAF et par d'autres, qui a l'avantage d'être plutôt creux et surtout, d'avoir un contenu à géométrie variable.

Encore une fois, les mots et les actes des "décideurs" comme des responsables, ne sont pas à la hauteur de la situation. Certes, la ville et la CAF souhaitent soutenir un nouveau projet dans un autre local et avec une nouvelle équipe.

Mais quel avenir, sans les murs et avec une structure allégée?

Dominique Lecomte

jeudi 18 septembre 2008

Nous sommes en guerre....

Retrait des troupes d'Afghanistan!


Quelques semaines après l’arrivée des nouvelles troupes françaises déployées en Afghanistan sur des objectifs militaires, dix soldats français sont tombés et d’autres sont blessés. A mesure que les combats s’amplifient, les bavures se multiplient : les opérations et les bombardements de l’OTAN causent de centaines de victimes civiles, aggravant chaque jour le ressentiment des populations. Le bilan de l’occupation militaire décidée par le Conseil de sécurité en 2001 et assumée aujourd’hui par l’Otan est dramatique. Le pays s’enfonce dans le bourbier de la guerre, de la corruption, de la misère et du trafic de drogue. L’insécurité s’est développée. La brutalité de l’occupation, les multiples bavures renforcent les taliban. Les aides internationales promises, quand elles se concrétisent, ne parviennent que rarement aux populations et participent à la corruption généralisée, tandis que d’énormes moyens sont dilapidés dans la guerre et la destruction. Et Sarkozy vient de décider l’envoi de nouveaux renforts.

Il est clair que l’occupation de l’Afghanistan par les troupes de l’OTAN ne vise pas la défense de la démocratie ou du droit des femmes. Elle est au service des visées impérialistes des grandes puissances, à l’opposé de ce qui permettrait une politique internationale fondée sur la solidarité, la coopération des peuples et le respect des droits du peuple afghan.

En s’alignant sur la politique des USA, Sarkozy se fait leur auxiliaire pour faire de l’Union européenne un simple « pilier européen » de l’Otan, source de tensions et de conflits, de guerres comme en Georgie au prix de nouvelles dépenses militaires au détriment des immenses besoins sociaux.

Il n’y a que la mobilisation de tous qui peut mettre fin aux aventures militaires contre les peuples, pour la domination des multinationales et des fonds d’investissement.

Samedi 20 Septembre: Rassemblement à Lille, à 14h 30, Place de la République

A l’appel du collectif d’organisations dont le PCF, la FSU, le MRAP, le CSP59, le Collectif Afrique, la LDH, la Coordination Communiste, le MJCF, le NPA, l’UEC, le Mouvement de la Paix, l’UJFP, les Alternatifs…


lundi 15 septembre 2008

Du MEDEF à l'Elysée........


ça ne peut plus durer !

Les Français font de l’augmentation du pouvoir d’achat la grande question de cette rentrée. Tous, à part les bénéficiaires des cadeaux du Président, se trouvent en difficulté.

Pour la première fois, les Français voient bien qu’ils vivront moins bien que leurs parents. Les fins de mois sont compliquées à boucler, beaucoup se sont privés sur les vacances et s’interrogent sur la simple possibilité d’élever dignement leurs enfants. De fait, un nombre toujours plus grand de ménages est plongé en situation de réelle pauvreté. La précarité et le temps partiel imposés principalement aux femmes explosent. 10% des Françaises et des Français vivent avec 845 euros par mois en moyenne !

C’est un scandale dans un pays aussi riche et développé que le nôtre.

C’est possible de faire autrement !

En dix ans, les profits sont passés du quart au tiers du Produit Intérieur Brut (la richesse créée). Et, en contrepartie, le pouvoir d’achat populaire a baissé d’autant !

Le capital s’enrichit au détriment des salaires et s’investit de plus en plus dans la financiarisation et la spéculation. Les profits du CAC 40 explosent et les revenus des grands patrons sont faramineux. La fortune de Bernard Arnault est de 17,6 milliards d’euros, elle a doublé en 10 ans. Chaque année, 65 milliards de subventions ou d’exonérations fiscales sont distribuées aux entreprises sans aucune évaluation de leur utilité sociale.

Le pouvoir d’achat, c’est la condition pour relancer l’économie !

Certains experts affirment que la hausse du pouvoir d’achat risque de relancer la hausse des prix ! De qui se moque t-on ? Les salaires, les retraites stagnent depuis de longues années et les prix ne cessent de monter. Au contraire, une hausse du pouvoir d’achat, ce serait bon pour relancer l’économie, pour équilibrer les comptes de la sécu, pour s’attaquer en grand au chômage. C’est ce que reconnaissent un nombre grandissant d’organismes officiels comme l’OCDE.

Alors, ensemble, faisons-nous entendre du gouvernement et du MEDEF.

Site national du PCF

jeudi 11 septembre 2008

Conseil Municipal : Le PCF pour aller au bout des enjeux

Aujourd'hui, s'est tenu le Conseil Municipal. Françoise CARLIER, Isabelle CARRE et Marc DELGRANGE étaient dans le public pour soutenir Martine BERTHOULOUX. Avant l'examen des délibérations techniques, deux sujets ont dominé les débats initiaux : les suppressions de postes dans les écoles et la fermeture du centre social des Genêts. A l'exception de la droite qui soutient la politique de N.Sarkozy, chacun y est allé de ses regrets des fermetures de classes comme du désengagement de la CAF. Rares cependant furent les interventions qui, comme celle de Martine (voir ci dessous) sont allés jusqu'au bout de la logique, en liant suppressions de postes et privatisation des services publics (comme celle annoncée de la poste), ou en ne se contentant pas de fustiger les méthodes (effectivement scandaleuses) de la CAF de Roubaix, mais en posant la question de la baisse des financement des CAF par l'état. C'est cette voix que nous avons la responsabilité de porter au Conseil.

Enfin, dans les débats, Gérard CAUDRON a fait part d'inquiétudes que nous partageons sur le futur financement des associations de prévention par le Conseil Général. Sujet à suivre.

Intervention de Martine Berthouloux

Certains d’entre vous le savent déjà car la presse, ayant repéré l’information sur le blog de la section PCF, s’en est faite l’écho, j’ai avisé Monsieur le Maire que je poursuivrai dorénavant ma tâche d’élue comme « non inscrite ».

J’ai pris cette décision conjointement avec les militants de la section de Villeneuve d’Ascq du Parti Communiste car il nous a semblé que la situation d’aujourd’hui appelle que les approches politiques se fassent dans la clarté.

Le projet politique qui est le nôtre est de construire, avec les villeneuvois, une véritable alternative au monde écrasé par le libéralisme que nous subissons aujourd’hui.

Cette perspective ne nous éloigne pas des réalités quotidiennes de la ville. Les conséquences de ces politiques se mesurent au concret et cette rentrée nous en fournit bien des exemples. Permettez moi d’évoquer 3 dossiers d’actualité qui particulièrement choquants.

→ Les hausses en tous genres, combinées aux blocages, quand ce n’est pas diminution, des salaires les plus modestes, au développement de la précarité et du chômage, rendent cette période insupportable à de nombreuses familles. Dans ces hausses, les militants communistes ont été amenés, avant l’été, à se mobiliser auprès des locataires de la résidence victimes d’une évolution insupportable des loyers. Nul doute hélas que cette situation ne restera pas isolée tant la politique du logement social est aujourd’hui malmenée au profit de la spéculation foncière et immobilière.

→ La destruction des services publics, en attendant d’autres vagues de privatisation comme celle de la poste, se manifeste notamment par les suppressions de postes d’enseignants. Nous avons suivi et appuyé les luttes menées par les parents et enseignants de l’école Bossuet pour empêcher une fermeture. En vain semble t il : à cette rentrée, dans cette école qui fait un travail remarquable avec les élèves du Pont de Bois, les effectifs passeront en moyenne à 26 élèves par classe et 3 classes seront à « double niveau ». J’aurais aimé que nous formalisions par un vote notre rejet des suppressions de postes, surtout lorsque, comme c’est le cas, ils ont comme conséquence l’augmentation des effectifs par classe.

→ Enfin, chacun est informé à présent de la mise à mort du Centre Social des Genets. La CAF choisit, à l’évidence de se désengager de ce pan de ses responsabilité, ce qui inquiète aussi pour les autres centres sociaux. Mais, derrière la CAF, c’est la question de l’insuffisance des moyens provenant de l’état et des cotisations patronales pour financer l’aide sociale qui est posée. L’état refuse d’assumer les conséquences de sa casse sociale et tous les prétextes lui sont bons pour diminuer ses financements. J’apporte le total soutien du PCF aux personnels, bénévoles et usagers de ce centre social, et, pour avoir participé, dans le mandat précédent, à plusieurs réunions sur ce dossier, je peux faire part aussi du caractère injustifié de la position de la CAF.

Je remplirai ma fonction d’élue en rappelant en permanence qu’au-delà de la nécessaire gestion, il convient de tout faire pour aider les villeneuvois, de plus en plus nombreux à être pressurisés, et dont la vie est insupportable. J’essaierai d’apporter ma contribution à tout ce qui va dans le sens de trouver des solutions. Cette fonction d’élue se développera dans le même temps que mon rôle de militante communiste, directement auprès de la population, avec mes camarades de la section du PCF et tous ceux qui veulent clairement mener la bataille de résistance et de construction d’une autre logique politique, rompant radicalement avec celle de l’écrasement de l’humain par le profit.


mercredi 10 septembre 2008

Refusons la privatisation de la Poste !


Signez la pétition en ligne contre la privatisation de la poste!

Je m’oppose à la privatisation de la poste

Je me prononce pour un service public postal moderne et rénové qui réponde aux besoins de la population, sur l’ensemble du territoire

Je demande l’organisation d’un débat public national sur l’avenir du service public postal

Pétition de la CGT "TOUCHE PAS A MA POSTE"


vendredi 5 septembre 2008

Rencontre avec Gérard Caudron

A notre demande, Martine, Jean-Claude et moi-même, avons rencontré Gérard Caudron, maire de Villeneuve d'Ascq , d'une part, pour évoquer la décision prise par Martine, en accord avec la Section, de quitter, au Conseil municipal, le groupe des socialistes et apparentés, et d'autre part, pour clarifier les relations de notre Parti avec le groupe majoritaire EPVA ( Ensemble pour Villeneuve d'Ascq).

En effet, la situation politique, tant locale que nationale, nous incite à retrouver une indépendance, qui constitue, à nos yeux, le préalable indispensable à la reconstruction politique d'une sensibilité communiste dans la ville.

Cette autonomie politique nous permettra de redéfinir les interventions de notre représentante et de les rendre plus cohérentes vis à vis des activités de notre Section.

Ainsi, nous pensons que les dossiers d'urgence sociale, comme l'augmentation des loyers à la Résidence, les difficultés du Centre Social d'Annapes, les fermetures de classes et les suppressions de postes d'enseignants et de personnels, font partie désormais, des priorités politiques de notre élue et de la Section.

D'un point de vue pratique, nous avons demandé à Gérard Caudron une expression de notre sensibilité dans la Tribune et des moyens matériels, bureau, ordinateur et presse, pour faire partager, chaque mois, nos orientations politiques.

Le maire a pris acte de nos décisions et a répondu favorablement à nos demandes matérielles.

Nous avons également abordé avec lui les dossiers évoqués plus haut ( logement, école, centre social). Nous avons souhaité un engagement plus ferme de l'équipe municipale sur ces questions que nous estimons prioritaires.

D'ailleurs, celles-ci devraient être abordées par Martine lors du Conseil municipal du jeudi 11 Septembre

Dominique Lecomte



mercredi 3 septembre 2008

Géorgie, une analyse différente...

Quelle est la part de responsabilité des États-Unis dans le déclenchement du conflit en Géorgie ? Le politologue Jean Radvanyi en est convaincu, Tbilissi n'aurait pas envahi l'Ossétie du Sud sans le feu vert de Washington.

Dans leur obsession à poursuivre l'encerclement de la Russie, les Américains n'ont-ils pas poussé la Géorgie à la faute ? Jean Radvanyi, professeur à l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales), historien et géopoliticien du Caucase, nous livre ses clés du conflit.

Vu de France, l'enjeu de cette guerre a d'abord paru microscopique. Certains ont même décrit l'Ossétie du Sud comme une enclave mafieuse créée par les services secrets de Poutine. Qu'en pensez-vous ?
Ça n'aide pas à comprendre la situation. Il est trop facile d'accuser les Russes. L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie constituent des zones d'ombre, des trous noirs, avec des activités criminelles propres à leur situation : ce sont des territoires sécessionnistes, que l'Etat auquel ils sont censés appartenir ne contrôle pas. Lieu de passage, l'Ossétie du Sud a été un grand marché de contrebande pour tout le Caucase Sud dont ont largement profité Ossètes, Arméniens, Turcs et Russes, mais aussi Géorgiens, surtout sous la présidence de Chevardnadze, entre 1993 et 2003.

Et sous l'ère soviétique ?
C'était une région plutôt calme. Le statut d'autonomie de l'Ossétie du Sud au sein de la République socialiste de Géorgie, une autonomie très partielle, plus culturelle que politique, fonctionnait bien sous le contrôle de Moscou. Les Ossètes du Sud sont des chrétiens orthodoxes, il y avait beaucoup de familles mixtes. L'ossète est une langue persane, le géorgien une langue caucasienne, mais la plupart des Ossètes du Sud parlent géorgien. Il y avait une grande proximité culturelle, religieuse, familiale. C'est l'exacerbation du nationalisme géorgien qui a tout fait dérailler.

A quel moment ?
A partir de 1990, sous la première présidence de la Géorgie indépendante, celle de Zviad Gamsakhourdia. Cet ancien dissident soviétique a énoncé des positions nationalistes très fortes : les minorités devaient se plier à la volonté de Tbilissi, réapprendre le géorgien, devenir orthodoxes pour celles qui ne l'étaient pas, ou alors partir. Dès 1989, Gamsakhourdia avait organisé des marches musclées sur la capitale de l'Ossétie du Sud, Tskhinvali, avec des autocars remplis de nationalistes. Moscou a évidemment attisé les peurs. Les Ossètes ont alors déclaré leur indépendance. En décembre 1990, Gamsakhourdia a dissous cette région autonome créée par Staline et envoyé l'armée pour reprendre son contrôle.
“Les Géorgiens ne conçoivent les populations
de leur territoire que comme redevables,
ce sont leurs ‘hôtes’.”

Comment expliquer cette poussée nationaliste ?
C'est fréquent lorsque les empires s'écroulent et cela s'était déjà produit à la fin de l'empire tsariste, en 1920, lors de la première indépendance géorgienne. Il s'agit d'un nationalisme très intégrateur : les Géorgiens ne conçoivent les populations de leur territoire que comme redevables, ce sont leurs « hôtes ». Or un tiers de la population n'est pas géorgienne, mais abkhaze, ossète, arménienne ou azérie. Les Occidentaux n'ont pas voulu voir ce problème, sauf les Grecs, parce qu'une importante communauté grecque de Géorgie a été poussée à l'exil. Quant aux Ossètes du Sud, certains Géorgiens continuent d'affirmer, contre toute vérité historique, qu'ils ont été déplacés du nord par les Russes au XIXe siècle ou par Staline pour affaiblir la Géorgie. La chaîne du Caucase est haute, certes, il y a des cols très élevés, mais les peuples les ont toujours franchis pour s'implanter de part et d'autre !

Le président géorgien Saakachvili se lance dans l'invasion de l'Ossétie du Sud durant cette nuit du 7 au 8 août. Pourquoi ?
En profitant de la trêve olympique, avec son armée formée par les conseillers américains, il pense reprendre le contrôle de l'Ossétie sans que les Russes bougent. C'est une attaque massive, nocturne, sanglante. Les Géorgiens ont même attaqué la base des Casques bleus - russe, certes, mais force d'interposition avec une légitimité internationale reconnue. Or les conseillers américains de Saakachvili savaient évidemment ce qu'il préparait. S'ils l'ont laissé faire, c'est qu'ils pensaient que les Russes ne réagiraient pas. C'est une nouvelle erreur stratégique fondamentale des conservateurs américains. Car les Russes ne pouvaient pas ne pas réagir !

Pourquoi ?
Relisez le politologue américain Brzezinski : « il faut réduire l'influence russe ». Cette idéologie de l'après-guerre froide repose sur l'idée qu'une seule superpuissance peut redessiner la carte géopolitique du monde. Et cela fait vingt ans que, profitant de la faiblesse momentanée de la Russie, les Américains avancent des pions, élargissent l'Otan jusqu'aux Etats baltes et font maintenant pression sur les Européens pour inclure l'Ukraine et la Géorgie dans cette alliance militaire, et ainsi fermer la mer Noire, une des principales voies d'accès du commerce extérieur russe. Mais comment voulez-vous que les Russes ne réagissent pas !

Les Américains ne s'y attendaient vraiment pas ?
Les Russes les avaient prévenus : nous ne sommes plus faibles ! Le discours de Vladimir Poutine à Munich, c'était un avertissement : nous avons des intérêts dans cette région, et il n'y a pas de raison que vous fassiez autour de nos frontières des choses que vous n'accepteriez pas que nous fassions autour des vôtres.

“Les Géorgiens sont devenus les pions des Américains dans la région.
Saakachvili a reçu beaucoup d'équipements.”


C'est comparable à ce qu'avaient fait les Russes à Cuba à l'époque de Khrouchtchev ?
En tout cas, cela fait partie de cette géopolitique de la pression : on place des pions, on fait des coups. Et malheureusement, les Géorgiens se sont prêtés à ce jeu et sont devenus les pions des Américains dans la région. Saakachvili a reçu beaucoup d'équipements, son armée était en formation, mais ses meilleurs soldats étaient en Irak, les Américains les ont d'ailleurs rapatriés d'urgence avec leurs propres avions.

Pourquoi les Géorgiens se sont-ils laissé entraîner de manière aussi massive en Irak ?

Saakachvili voulait à tout prix montrer qu'il était l'allié le plus fidèle des Etats-Unis, il l'a répété dans un excellent anglais à longueur d'antenne, pour pouvoir entrer au plus vite dans l'Otan. Ce qu'ont refusé l'Allemagne et la France pour ne pas pousser à bout les Russes.

On n'entend plus beaucoup l'opposition géorgienne...
Les Géorgiens ont élu leurs trois présidents successifs, Gamsakhourdia, Chevardnadze, Saakachvili à des majorités écrasantes. Et ça a toujours mal tourné. Il ne faut pas oublier que la Géorgie à été le seul pays de l'ex-URSS qui a connu une véritable guerre civile, due à la politique aventureuse et nationaliste folle de Gamsakhourdia. Ils n'ont pas eu besoin des Russes pour s'entredéchirer. Une bonne partie des élites géorgiennes a fui, s'est exilée. Beaucoup de peintres et de cinéastes vivent aujourd'hui à l'étranger. Cet exode massif a d'abord été celui des plus jeunes, des plus actifs et des plus connus. On a cru un moment que Saakachvili, élu pour la première fois en 2004, allait renverser ce mouvement en essayant de faire revenir des jeunes formés dans des universités étrangères, mais c'était fragile, partiel, et ses dernières initiatives ne vont pas renforcer le courant.

“Il faudrait d'abord que les Géorgiens
arrêtent de se raconter des histoires.
Ils ont de leur Histoire une lecture très mythifiée.”

L'échec de Saakachvili menace-t-il son pouvoir ?
Pas dans l'immédiat. Il existe une presse libre et diversifiée, mais Saakachvili a muselé la télévision. Et puis, les exilés manquent. J'étais en novembre 2007 à Tbilissi lors des manifestations de l'opposition. Ce qui m'a frappé, c'était leur très faible niveau politique, une sorte de forum incohérent sans programme ni personnalités. Les élites font défaut pour redresser ce pays.

Quelle serait la solution pour la Géorgie ?
Il faudrait d'abord que les Géorgiens arrêtent de se raconter des histoires. Ils ont de leur Histoire une lecture très mythifiée. Ils n'aiment pas qu'on leur rappelle que ce sont des princes géorgiens qui ont fait appel aux Russes à la fin du XVIIIe siècle pour conforter leur pouvoir et que beaucoup se sont accommodés de cette tutelle. Il faut espérer - peut-être cette crise accélérera-t-elle une prise de conscience - qu'il y aura un vrai débat sur la réalité de la Géorgie, sa population, ses minorités, son rapport au nationalisme.
La Géorgie doit aussi comprendre que l'intégration dans l'Otan n'est pas forcément la solution pour elle, qu'elle ne peut faire partie d'une alliance militaire contre son grand voisin. En poussant les Géorgiens dans cette idée, les Américains les ont menés dans une impasse. Il n'y a que l'Union européenne qui puisse garantir à la Géorgie de rester indépendante à la fois des Russes et des Américains, de discuter dans un autre contexte de son intégrité territoriale et de panser ses plaies.

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Propos recueillis par Vincent Remy

Télérama n° 3058

A lire
De Jean Radvanyi : “La Nouvelle Russie”,éd. Armand Colin, 2007, 464 pages, 34 EUR.
“Les Etats postsoviétiques” (sous la direction de), éd. Armand Colin, 2004, 240 pages, 23 EUR.

mardi 2 septembre 2008

Assemblée générale du Centre social d'Annapes

Isabelle Carre et moi-même, avons participé, hier soir, à l'Assemblée Générale des adhérents du Centre Social des Genêts.

La situation est de plus en plus préoccupante.

Développant avec une mauvaise foi démontrée par de nombreuses interventions, de nouveaux prétextes, la Caisse d'Allocations Familiales (CAF), a récemment confirmé par écrit sa volonté de mettre fin à son financement à dater du 1er Octobre, ce qui signerait l'arrêt de la structure.

Le fond du problème est évidemment une politique nationale de désengagement de la CAF des Centres Sociaux: l'Etat ne veut plus assumer les conséquences de sa politique économique de développement de la pauvreté.C'est à dire, qu' après celui des Genêts, ce sont tous les Centres Sociaux qui sont
, à terme, menacés.

La demande de la municipalité d'accorder un moratoire sera examinée par le Conseil d'Administration de la CAF ce vendredi 5 Septembre.Dans le meilleur des cas, cela signifierait donc un délai d'un an.

S'il semble difficile d'organiser une mobilisation de la population d'ici le 5, il faut envisager de le faire le plus rapidement possible, soit pour contester une réponse négative, soit pour anticiper la décision définitive de l'an prochain.

La Section Communiste de Villeneuve d'Ascq est prête à y prendre toute sa place. Elle sera déjà présente le 20 Septembre pour les "Gêneteries", mini festival des assoc du Centre Social, qui devrait avoir une tonalité combative. Nous y reviendrons.

Marc Delgrange


Brigade anti- vieux 2