vendredi 28 août 2009

Mélenchon dans l'Huma....

Le président du Parti de gauche propose aux partenaires du Front de gauche de « faire un seul paquet de la question des scrutins régional, présidentiel et législatif »

Que pensez-vous du ralliement de Martine Aubry, la secrétaire nationale du PS, au principe des primaires ?

Jean-Luc Mélenchon. Il y a des débats plus urgents face à la crise. Reste que le PS se doit de préciser s’il entend organiser les primaires entre ses membres - ce qui ne regardera que lui -, ou instaurer ce système électoral entre toute la gauche ? Cette option-là me semble très dangereuse. Outre la complexité à le mettre en oeuvre, le mécanisme des primaires constitue une machine à diviser. Car, habituellement, en présentant des candidats de gauche séparés, le premier tour de la présidentielle sert aux uns et aux autres à formuler des propositions face à la droite. Là, les primaires instaureront une confrontation des candidats de gauche les uns contre les autres. Quel cadeau pour la droite ! De plus, avant le vote pour ces primaires, serait encouragée une surenchère permanente des ego, du type de celle que nous constatons actuellement au Parti socialiste. Enfin, ce système est une machine à niveler vers le plus petit commun dénominateur. Cela déplace le centre de gravité de la gauche complètement vers le centre gauche, voire vers le centre droit, comme ce fut le cas en Italie, avec le résultat désastreux que l’on sait.

Vous rappelez dans Le Monde (1) que votre parti souhaite que « l’autre gauche » présente des listes autonomes au premier tour des élections régionales. Pouvez-vous développer cette position ?

Jean-Luc Mélenchon. Précisons ceci : nous ne partons pas de rien. Le Front de gauche est un acquis par rapport à la prochaine échéance. C’est un bien précieux que nous devons enraciner et élargir. Se pose donc à présent la question de l’intégration du NPA à cette coalition. Et, plus largement, son élargissement aux personnalités du monde syndical, intellectuel ou associatif. C’est cette proposition que je formule pour les régionales. Pour moi, présenter des listes autonomes au premier tour est un bon moyen pour faire valoir les propositions de l’autre gauche et ne pas se laisser embarquer dans les aventures des socialistes avec le centre. Notre objectif doit être d’impulser une dynamique populaire, pas de cautionner des combines politiciennes. Donc, compte tenu de l’évolution du paysage politique, il est temps d’aller plus avant. suite

jeudi 27 août 2009

Recomposition à gauche / ouverture au centre : un spectacle désespérant et dangereux

Alors que la politique libérale de N.Sarkozy a frappé très durement tout l’été, la gauche a besoin d’un rassemblement clair et combatif.
Face à la gravité de la situation, le spectacle donné, ici par une alliance d’une partie de la gauche avec une partie de la droite, là-bas par le casting pour 2012 sur fond d’inflation des égos à défaut des idées, est désespérant et dangereux .Il y a une sorte d’irresponsabilité qui, semaine après semaine, gagne du terrain, comme si il était aujourd’hui possible de totalement s’affranchir de règles, de principes et de valeurs.

Combien sont aujourd’hui celle et ceux qui, à la vue de ces gesticulations médiatiques, se disent tout simplement , « il n’est pas question de ma vie, de mes difficultés pour m’en sortir, de l’avenir de mes enfants, de ma crainte de ne pas pouvoir y arriver » ?


Comme y invitait Marie-George Buffet dans sa réponse à Martine Aubry à la mi-juillet, « Il y a urgence à relever le défi de la construction d’une alternative politique à gauche ».


Le Parti communiste va poursuivre la démarche engagée lors des élections européennes. Celle d’un rassemblement de la gauche, à partir d’un projet réellement transformateur, d’une démarche ouverte aux femmes et aux hommes de progrès, pour une alternative politique à la hauteur des enjeux de la période.

C’est ce dont il sera question lors des journées de l’université d’été du PCF les 28, 29 et 30 aout à Vieux-Boucau ( 40) et lors de la prochaine Fête de l’Humanité.
Le 23 aout 2009.

Olivier Dartigolles,
- porte-parole du PCF.

Image Colloghan

lundi 24 août 2009

Portraits de révolutionnaires

220 ans après la Révolution française, L'Humanité a publié, cet été, une série de portraits de révolutionnaires qui ont marqué cette période passionnante.
Loin des caricatures habituelles sur les "révolutionnaires assoiffés de sang" , ces portraits contrastés retracent, souvent avec passion , plus de deux cent ans après 1789, le combat difficile de ceux qui ont changé le monde....

Aujourd'hui: Pour Marat de Claude Cabannes

1743-1793 . Le plus détesté des révolutionnaires a «annoncé »les luttes modernes.

Notre époque s’est entichée de la reine Marie-Antoinette ; elle compense sa vulgarité obscène par des nostalgies d’élégances aristocratiques à jamais perdues ; pour un peu elle trouverait des grâces aux flatulences de Louis XVIII, ce fuyard, comme l’autre. Bref, notre temps sent le moisi des Restaurations et livre parfois d’inquiétantes lueurs de contre-révolution. 1789 lui fait donc horreur. Et Jean-Paul Marat est la figure même de sa détestation. Il est vrai qu’il est laid et petit, sale, pauvre, malade, osseux, cruel, fiévreux, agité. Son domaine : une cave avec baignoire et soupirail. Ses biens : trois hardes et quelques livres. Comme Robespierre et Saint-Just. Ces jeunes gens opposent à l’opulence théâtrale, séculaire et satinée de la cour, une morale : ils sont nus. Ils n’ont rien : sauf la foudre de l’amour fou de la justice humaine, et l’incendie de leur intelligence. C’est peut-être Marat le plus intelligent, mais aussi le moins aimable…

Avant de feuilleter le livre d’images - rien que des images, mais des images dont nous sommes à la fois les enfants et les gardiens -, il n’est pas inutile de savoir que la marine soviétique avait baptisé l’un de ses cuirassés du nom de Marat : le 14 novembre 1941, Hans Rudel, pilote d’un avion de chasse allemand Stuka, l’a frappé à mort d’une bombe de 1 000 kilos.

Commençons donc par la fin, puisqu’elle éclaire tout le chemin : Marat n’a pas été en quelque sorte « béatifié » par le supplice suprême de la guillotine (il n’est pas « mort sur la croix » comme ses camarades…), mais est tombé sous la lame d’un misérable coutelas… suite


mercredi 19 août 2009

D'autres photos de Malo



Les photos d'Isabelle c'est : ici

D'autres photos:

L'article de la VdN: Coups de soleil et coups de gueule des communistes

mardi 18 août 2009

Premières photos de Malo





lundi 17 août 2009

Demain Malo !

Pour la deuxième année, notre Section participe à l'initiative Malo, une journée à la mer organisée par les communistes du Nord.

Nous avons réservé deux bus et avons près de 130 inscrits qui ont confirmé leur venue demain. C'est donc déjà un succès pour nous, puisque nous doublons sur Villeneuve d'Ascq le nombre de participants par rapport à l'an dernier.Cette tendance se confirme dans le département puisque, au total, 90 bus sont attendus à Malo, avec plus de 5 000 personnes!

Mais ce succès a son revers, puisqu'il signifie aussi que beaucoup de familles populaires n'ont pas pris de vacances cet été.
Le constat est clair, à Villeneuve d'Ascq, comme ailleurs, les vacances, qui viennent des congés payés du Front populaire, ne sont plus possibles pour beaucoup, alors que les hôtels de luxe font le plein, paraît-il, et profitent même de la crise!

La météo semble favorable pour demain et cette journée sera d'abord, pour les participants, une journée de détente au cours de laquelle petits et grands pourront profiter de la plage, de la mer et de la promenade.

Si cette journée est une journée de solidarité des communistes avec les familles qui ne partent pas en vacances, c'est aussi un moment que nous voulons politique et culturel.

D'abord, avec le discours d'Alain Bocquet au Kursaal de Malo à 11h.Ce discours souvent offensif, annonce la rentrée politique et nous donnera le courage et la force d'affronter, une année de plus, les coups bas de Sarko et de l'UMP.

Alain Bocquet parlera en mots simples de la crise, de ceux qui l'ont provoquée ( les capitalistes financiers) et il trouvera, à coup sûr, les mots, pour ceux qui la paieront, hélas, une année de plus.
Il évoquera les familles qui vivent le drame des licenciements et subissent les régressions sociales organisées par le gouvernement avec le soutien de l'UMP. Une double peine en quelque sorte.

Comment considérer autrement, par exemple, les suppressions de postes d'enseignants qui font que des élèves de troisième de Villeneuve d'Ascq ne peuvent s'inscrire en lycée sur la ville? Sans oublier la privatisation de La Poste, les menaces accrues sur notre système de santé, sur nos retraites ( avec le projet de suppression du bonus pour enfants, dans le calcul des droits à la retraite, pour les femmes salariées) .....

Ainsi la liste est longue des coups bas orchestrés par la Droite alors que des cadeaux sont offerts à son électorat ( bouclier fiscal, baisse de la TVA pour la restauration.....). Jusqu'où iront-ils? Jusqu'où iront-ils sans que nous réagissions? Alain Bocquet, avec sa verve habituelle, nous incitera à l'action, à ne pas baisser les bras, ni la tête!

Enfin, cette journée se terminera de façon magnifique par un moment culturel gratuit: un concert sur la digue de Malo de Jef Kino après la prestation d'un groupe régional....

Une belle journée en perspective, volée aux spéculateurs financiers, aux profiteurs de tout poil, et à la bande à Sarko!

DL



mercredi 12 août 2009

Référendum postal le 3 octobre

LA POPULATION DOIT SE PRONONCER sur la privatisation de la Poste par une consultation populaire

Le Président de la République n’a pas répondu aux interpellations du Comité National qui l’appelle à organiser un référendum sur le service public postal. Réuni en assemblée plénière le 6 juillet 2009, le Comité National contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal a choisi la date de la consultation nationale sur l’avenir de La Poste :

Elle se tiendra le samedi 3 octobre 2009.


Les organisations signataires de l’appel pour La Poste s’engagent à tout mettre en œuvre pour la réussite de cette consultation. Organisée localement partout en France par les comités locaux et collectivités partenaires de l’action du comité national, cette consultation pourra se tenir dans les mairies comme devant les bureaux de poste, dans la transparence et la démocratie pour que chacun ait une chance de se prononcer sur le projet de privatisation de La Poste.

Site du Comité National

Image Colloghan


dimanche 9 août 2009

La chasse des sans-papiers


dimanche 9 août 2009

La chasse des sans-papiers

mercredi 5 août 2009 / "le Patriote" (hebdomadaire niçois)
Picasso: "femme qui pleure"
C’est toujours au petit matin que cela se déroule. Les policiers viennent aux domiciles de personnes sans-papiers, leur demande de les suivre et les place dans un centre de rétention. Traumatisant et humiliant pour ces personnes qui, la plupart du temps vivent et travaillent ici depuis de nombreuses années. Mais cette fois, non seulement deux couples ont été ainsi emmenés, mais accompagnés de leurs enfants respectivement âgés de 3 et 5 ans. Inadmissible pour de nombreuses associations de défense des droits humains qui manifestent leur colère depuis, notamment par des rassemblements…

Indigne de la République !


Dans plusieurs villes de France des familles sans-papiers sont raflées chez elles. C’est le cas dans le département où le Préfet a commandité deux arrestations incluant des enfants de moins de cinq ans. Détails.

Non ce n’est pas une farce, mais plutôt une tragédie qui se joue en ce moment au Centre de Rétention du Canet, près de Marseille. Son auteur n’est autre que le Préfet des Alpes-Maritimes Francis Lamy. Les victimes sont les familles Santos et Palada, toutes deux originaires des Philippines.

Depuis plus de neuf ans, Monsieur et Madame Santos vivent au Canet, travaillent comme agents d’entretien pour un cannois et élèvent leur petite fille Véta, 5 ans, scolarisée à l’institution Stanislas. Une vie somme toute classique qui a basculé le 28 juillet dernier. Sept heures du matin, la police frappe à leur porte : « Il faut que vous quittiez le territoire », les somme-t-on, sous prétexte d’être sans-papiers. Les parents et la petite fille sont depuis maintenus en rétention au motif que les conditions n’étaient pas remplies pour une assignation à résidence et que rien ne s’opposait du point de vue du droit, à la rétention d’un enfant de cinq ans, d’après le Juge des Libertés, confirmé par la Cour d’Appel.

« On est perdu »

Désemparée, Mme Santos a déclaré : « Pourquoi ils ont besoin de venir nous chercher dans notre département ? Placer un enfant dans un endroit pareil ce n’est pas normal. Notre fille est née ici. Nous on s’est marié à la mairie de Cannes. Je ne sais pas pourquoi ils font cela. » Incompréhension totale pour la petite Véta selon un témoignage de la CIMADE (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués) et RESF 13 (Réseau Education Sans Frontière) : « Ils sont très choqués. Avec leur fille ils doivent passer par des stratagèmes pour ne pas laisser transparaître leur tristesse. Ils lui disent qu’ils ne sont pas dans une prison mais dans une maison de la police. Véta ne comprend pas pourquoi elle ne peut pas voir son père comme elle veut. Elle parle très bien français, à la fin de l’audience au tribunal, où sa mère est restée tétanisée ne pouvant parler, elle a dit à sa mère : on est perdu ».

Idem, pour la famille Palada. Le 30 juillet dernier, les fonctionnaires de police sont venus les chercher tôt le matin à leur domicile de Beausoleil pour les conduire au même Centre de Rétention. Le père, charpentier depuis huit ans sur des yachts, a été incarcéré d’un côté tandis que la mère et la petite Jehna, trois ans, l’ont été de l’autre. Ils ont été libérés, le 4 août dernier sur un vice de procédure. De telles arrestations ne sont pas inédites.

A Lyon, sur la base de la convention des droits de l’enfant, un Juge des Libertés a libéré le 3 août dernier deux familles dans une situation similaire qui étaient retenues, en jugeant que « l’enfermement des enfants est un traitement dégradant ». Pourquoi ce qui est « dégradant » à Lyon ne le serait pas à Marseille ? Telle est la question que posent aujourd’hui des milliers de personnes scandalisées par cette bévue. Ils se sont réunis vendredi dernier au Canet : « pour hurler notre dégoût et notre colère devant un état qui, non content d’exploiter des milliers de sans-papiers pour faire tourner l’économie, veut toujours les terroriser davantage », clame Teresa Maffeis, de RESF 06.

Méthodes inadmissibles

Entre autres, le conseiller général PCF Jacques Victor, outré par cette affaire, a rappelé par communiqué : « de telles méthodes sont indignes de la République et de ses valeurs » et invite le préfet Lamy à revenir sur sa décision : « Je vous demande instamment et de toute urgence, au nom même de la devise de notre pays, de tout faire pour libérer et régulariser les familles Santos et Palada bien intégrées en France depuis de nombreuses années ».

Depuis, La Ligue des Droits de l’Homme des Alpes-Maritimes a lancé une alerte auprès de la communauté philippine pour que les sans-papiers se mettent à l’abri. Le Préfet des Alpes-Maritimes pensant, peut-être, profiter de l’été pour agir en toute discrétion a raté le coche puisque depuis dimanche, les militants RESF 13 et RESF 06, main dans la main, appellent à la mobilisation contre la chasse à l’enfant. Mais surtout, ils tentent de bloquer le standard du téléphone de la Préfecture en appelant continuellement. Car comme le disait Jean-Marie Muller, philosophe spécialiste de la non-violence : « La démocratie est bien plus menacée par l’obéissance servile que par la désobéissance civile ».

Soufia Ben Merieme









lundi 3 août 2009


L’Humanité du 30 Juillet 09

Les latifundia de l’information
En Amérique latine, quelques groupes et familles puissants contrôlent les médias, verrouillant l’espace politique et démocratique. Une hégémonie que les gouvernements progressistes démocratiquement élus veulent battre en brèche.

Le continent latino-américain a amorcé un virage politique qui tente de rompre avec
un passé de soumission aux règles imposées par Washington et le FMI. Les nouveaux
gouvernements ont pris un tour progressiste, avec nuances selon que l’on parle d’un
groupe plus radical comprenant Venezuela, Équateur, Bolivie, Nicaragua ou de pays
comme le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay ou encore le Honduras.
L’opposition réagit de manière différente selon les cas, n’hésitant pas parfois à opter
pour des formes violentes comme avec les tentatives sécessionnistes en Bolivie ou le
coup d’État au Honduras. La droite trouve dans la presse un allié qui souvent pallie les
faiblesses d’un secteur qui a perdu de son crédit. Droite et grands groupes de communication crient à la censure, à l’atteinte à la liberté d’expression quand un Rafael Correa en Équateur, un Hugo Chavez au Venezuela nationalisent une chaîne de télévision ou qu’en Argentine Cristina Fernandez propose une loi de l’audiovisuel qui remplacerait celle héritée de la dictature de 1976.

Qu’en est-il ?
L’Amérique latine reste la seule zone au monde où l’économie est concentrée entre les
mains d’une poignée de groupes opérant dans l’agroalimentaire, l’industrie et l’information. Concernant cette dernière, on note que quelques familles, Azcarraga, Slim au Mexique, Noble en Argentine, contrôlent presse écrite, audiovisuel, Internet, édition ; au Honduras quatre groupes se partagent l’espace informatif de même qu’en Colombie où opère la famille Santos dont deux membres sont au gouvernement d’Alvaro Uribe (l’un est vice-président, l’autre a rendu son portefeuille de la Défense pour se lancer dans la campagne présidentielle de 2010). Ce phénomène a donné naissance à l’expression « latifundia de l’information ».

En l’absence de législation claire, la presse use de moyens peu compatibles avec l’éthique, menaçant par là même le droit des citoyens à l’information. Concernant le Honduras, les téléspectateurs d’Amérique latine n’ont reçu les premiers jours suivant le coup d’État que les images de CNN montrant manifestations et opinions favorables aux putschistes, avant de voir les reportages de Telesur créée par le gouvernement vénézuélien comme alternative au monopole privé ; cependant cette dernière ne parvient pas dans tous les pays.
Au Venezuela, lors du dernier référendum modifiant la Constitution, une étude montre que 76 % des informations inclinaient vers le « non » à la réforme impulsée par le gouvernement contre 22% favorables au « oui » qui finalement l’emportera. Et on rappellera le soutien de la même presse au coup d’État contre le président Chavez en 2002.
En Bolivie, la presse écrite dans sa quasi-totalité appuie l’opposition représentée par les grands propriétaires terriens de l’Est, qui tentent d’imposer une partition du pays. Au Pérou, lors de la présidentielle, la presse au premier tour appuya dans sa majorité les candidats de droite avant, au second tour, de soutenir le social-démocrate Alan Garcia contre le candidat indigéniste se réclamant d’un Evo Morales ou d’un Rafael Correa.
En Argentine, la presse écrite et audiovisuelle appartenant à 85 % aux groupes privés fut le fer de lance de l’oligarchie agraire désireuse de baisser les taxes à l’exportation, lors du conflit opposant ce secteur au gouvernement. Et on se souviendra du rôle joué dans le passé par el Mercurio au Chili en 1973, amenant le coup d’État du général Pinochet.

En réponse, Rafael Correa propose la création d’un organisme de contrôle permettant de protéger le droit à l’information du citoyen. Il convient de préciser quelles en seraient les attributions et le champ d’action. Au Paraguay, le président Lugo a créé la première agence nationale de presse comme contre-feu aux médias privés.

Ces faits traduisent l’inquiétude de gouvernants démocratiquement élus, recourant fréquemment au référendum populaire, dont la politique est cependant contestée par un pouvoir non élu tirant sa légitimité de sa domination des sphères de l’information.

Ces grands groupes de presse crient à l’attentat contre la liberté d’expression,
recevant souvent appui de leurs confrères européens, quand est bafoué le droit à une
information pour le moins équilibrée que ces médias violent en l’absence de tout
organisme de régulation.

Tout-puissants jusqu’à aujourd’hui, les latifundia de l’information se trouvent
confrontés à la volonté de gouvernements désireux de rompre avec leur hégémonie.
Cet aspect de l’affrontement fait partie d’une lutte plus large pour le pluralisme de
l’information et une véritable démocratisation de la société.
Gérard Devienne

Brigade anti- vieux 2