Depuis samedi 19 décembre, les salarié-es de Pimkie, en majorité des femmes, de deux entrepôts de Wasquehal et de Neuville -en- Ferrain sont en grève illimitée .En effet, le groupe Mulliez a décidé de supprimer 190 postes.
Chez Pimkie, les salarié-es ont réveillonné sur les piquets de grève bloquant la sortie des marchandises de cette marque de vêtements. Elles se relaient jour et nuit pour tenir les piquets de grève, soutenus par l’intersyndicale FO-CFDT (majoritaires) et la CGT. « On peut même rester jusqu’au nouvel an s’il le faut », affirme une gréviste, préparatrice de commandes depuis douze ans.
138 postes devraient être supprimés dans les deux entrepôts et 52 au siège de l’entreprise d’ici à février 2010. Officiellement pour perte de bénéfices et concurrence effrénée. « On réclame au moins 20 000 euros de prime et 2 400 euros par année d’ancienneté.et le paiement des jours de grève. Pour l’instant, l’entreprise ne propose que 10 000 euros et 550 euros par année d’ancienneté », elle ne propose que des miettes. La feuille de route du PSE avait désigné la date du 12 janvier pour aborder les questions sociales. Mais les salarié-es ne pouvaient plus rester dans le flou. Le 16 décembre, ils ont appris qu’une partie des activités logistiques de Pimkie serait délocalisée en Allemagne et en Espagne. Et qu’un nouveau site administratif serait créé à Villeneuve-d’Asq. La goutte d’eau a déclenché la grève.
Pour une employée depuis trente et un ans dans l’entreprise, obtenir une prime décente est légitime. « On veut juste une enveloppe pour payer toutes les années passées chez Pimkie. Ma fille est en école de vétérinaire. Alors oui, je voudrais partir avec le maximum », explique-t-elle. Une majorité d’ouvrier-es sont concerné-es par ce plan social. Pourtant, l’entreprise Pimkie n’est pas dans le rouge. « Après une perte de 4 millions en mai 2009, le chiffre d’affaires a bondi de 10 % par rapport à l’année dernière », constate une déléguée CGT. « On n’a toujours pas de rapport d’expert qui nous prouve le réel besoin de licencier », poursuit-elle. Et cela ne passe pas auprès des salarié-es. « Ils licencient pour faire encore plus de profit. On fait partie d’un groupe richissime (Mulliez), on n’est pas là pour améliorer la marge des patrons »,
En attendant, plus aucune marchandise ne sort des entrepôts en cette période faste pour le chiffre d’affaires. la CGT a demandé la désignation d’un médiateur de la direction départementale du travail pour faciliter les négociations.
Les salarié-es,en majorité des mères de famille, qui ont laissé leur santé pour l'entreprise, se relaient jour et nuit dans le froid mais aussi la convivialité et la chaleur des palettes pour obtenir le droit à la dignité et à la reconnaissance de leur travail chez M Mulliez .
Quelques chiffres pour terminer:
fortune du groupe familial Mulliez:
9,3 milliards d'euros en 2001 et 18,4 milliards en 2008 SOIT +98% d'augmentation.
Masse salariale chez Pimkie:
26 millions en 2001 et 19 millions en 2008:Soit – 27%
Effectifs chez Diramode/Pimkie
Effectifs en 2001:1 093 personnes
Effectifs en 2008: 640 personnes :soit -41%
Le groupe Mulliez n'est toujours pas allé voir les grévistes et fait la sourde oreille à la demande de nègociations.
Une solidarité s'organise pour amener des palettes , de l'argent et un soutien moral; aller les soutenir sur les 2 sites en lutte.
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