Le
conseil départemental du Nord a décidé de procéder à un
inventaire des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA),
baissant l'allocation de ceux qui n'étaient pas inscrits à Pôle
Emploi.
Après
avoir eu l'autorisation de la Commission nationale de l'informatique
et des libertés (CNIL), le département a croisé ses fichiers avec
ceux de la Caisse d'allocations familiales (CAF) et de Pôle Emploi
pour connaître la situation des 115.000 personnes bénéficiaires du
RSA dans le Nord.
« On
s'est rendu compte que 45.000 personnes étaient sorties de tous les
radars, qui n'avaient aucun accompagnement, ni social ni
professionnel...Et on leur versait le RSA jusqu'au restant de leurs
jours! », a expliqué à l'AFP Jean-René Lecerf (divers droite),
qui dirige le département le plus peuplé de France (2,6 millions
d'habitants).
Cliquez sur la date pour lire la suite
Ainsi,
la collectivité territoriale a décidé en avril dernier d'envoyer
un courrier à chacune de ces 45.000 personnes, une opération qui
doit s'achever au premier trimestre 2017.
L'enquête
auprès des 5.000 premières personnes contactées a montré que la
moitié « s'était remobilisée et inscrite à Pôle
Emploi », selon le Conseil départemental. Un peu plus de 500
n'étaient pas inscrites "principalement" pour des raisons
médicales ou des difficultés sociales avérées tandis qu'un peu
plus de 2.000 n'ont donné aucune nouvelle.
« Une
première mesure a été prise pour ceux "qui veulent le
RSA et ne pas bosser", qui consiste à baisser de 100 euros par
mois le montant du RSA », a détaillé M. Lecerf. Si dans les
deux mois, ils ne se sont pas manifestés, ils encourent une
suspension pendant quatre mois, avant une radiation.
« Le
RSA, ce n'est pas une allocation, ça demande une démarche
volontariste vers l'emploi », a martelé M. Lecerf, qui a souvent
tiré la sonnette d'alarme devant les difficultés financières des
collectivités en raison de la baisse des dotations de l'Etat. Selon
les chiffres du département, 650 millions d'euros sont consacrés au
versement du RSA en 2016.
Créé
le 1er juin 2009, le RSA "socle" a remplacé le Revenu
minimum d'insertion (RMI) pour les personnes sans ressources de plus
de 25 ans, françaises ou étrangères titulaires d'un droit de
séjour, d'une carte de résident, ayant statut de réfugié ou
reconnues apatrides.
Parmi
les obligations du bénéficiaire: rechercher un emploi, ou
entreprendre des démarches pour créer une entreprise, ou suivre les
actions d'insertion prescrites. L'allocataire ne peut pas refuser
plus de "deux offres raisonnables d'emploi". En cas de non
respect, le versement du RSA peut être suspendu.
Public Sénat
Public Sénat
0 Comments:
Enregistrer un commentaire