dimanche 25 juillet 2010

Halte au racisme envers les Rroms et « Gens du voyage »














Communiqué de la Gauche unitaire:


Prenant prétexte des violences intervenues à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), Sarkozy a choisi une fois de plus de faire des Rroms et des Gens du voyage des boucs émissaires. Quel est le but recherché si ce n’est de désigner de façon raciste une catégorie de la population à la vindicte populaire ?

Il se permet d’annoncer l’expulsion, de tous les campements en situation irrégulière.

Or, cela fait plus de vingt ans que la première loi Louis Besson de 1990, suivie d’une seconde dix ans plus tard, impose aux communes la réalisation d’aires d’accueil et de stationnement pour les Gens du voyage a été votée. Pourtant celles-ci ne sont toujours pas vraiment appliquée puisqu’à peine la moitié des places prévues ont été créées. Les personnes vivant en caravane sont souvent contraintes de s’installer là où elles le peuvent, faute de possibilités régulières. Les premiers responsables sont les municipalités qui ne respectent pas leurs obligations légales, et les préfets qui ne les y contraignent pas, alors que la loi le prévoit.Une fois de plus ce sont les victimes qui sont sanctionnées et non les responsables, État et collectivités locales qui n’appliquent pas la loi.

L’expulsion qui a eu lieu du quartier du Hanul (Près de la commune de Saint Denis) est une véritable provocation du nouveau préfet de la Seine Saint Denis, Christian Lambert. Ce protégé de Sarkozy a de toute évidence décidé de multiplier les opérations médiatiques sécuritaire « coup de poing » pour flatter les préjugés électoraux. Le village Rrom existant depuis 10 ans a été rasé sans qu’une solution ne soit trouvée pour l’ensemble de ses habitants expulsés, et au mépris du travail patient mené par toutes les associations qui avait permis une scolarisation régulière des enfants.

Depuis 2006, dans le département de Seine-Saint-Denis existe un concept nommé « village d’insertion pour les Rroms ». Ces « villages » sont souvent construits en dehors des préoccupations des Rroms eux-mêmes et opérent une sélection aussi bien à l’installation que pour l’entrée dans ces camps. Le simple fait que dans la plupart des cas la plus grande part du budget de ces camps soit affecté au contrôle et à la surveillance est évocateur. Les résidents ne peuvent même pas recevoir librement leur famille. Pas étonnant alors qu’au nom du principe de la liberté et de la dignité humaine, certaines organisations de défense des Rroms, telle « La voix des Rroms » dénoncent ce genre d’initiative et déclare que « derrière ces villages se cachent en effet des camps de semi-internement ».

Les Rroms présents en France, venus pour certains de Roumanie et de Bulgarie, souvent chassés par la misère et l’ostracisme qu’ils y subissaient, sont ressortissants européens et, de ce fait, sont libres de circuler au sein de l’Union européenne. Sédentaires dans leurs pays d’origine, ils souhaitent s’installer comme d’autres travailleurs dans des logements et non des caravanes. Mais le gouvernement français, à cause des mesures transitoires qu’il a imposé, les exclut en pratique de l’emploi. Ils ne peuvent alors, ni avoir des ressources régulières, ni louer un appartement et de fait sont exclus de l’habitat social, étant donné la pénurie dans ce domaine.

L’Ecri /Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe 2010, la Halde dénoncent la situation faites aux Rroms et « Gens du voyage » en France et le maintien des discriminations, notamment par le biais d’une législation spécifique, ciblant nommément ces populations, en particulier en ce qui concerne le droit de vote et la liberté de circulation.

Les Rroms sont des citoyens de l’Union européenne et doivent bénéficier de tous les droits correspondants. Les lois discriminantes concernant les « Gens du voyage » français doivent être abrogées. Les Gens du voyage doivent être des citoyens français comme les autres.

Brigade anti- vieux 2