mercredi 14 juillet 2010

Réactions Front de Gauche suite à l'intervention de Sarkozy










Mal à l'aise malgré un entretien complaisant, Nicolas Sarkozy vient de délivrer une leçon incroyable d'obstination et de mauvaise foi. Une phrase résume son propos : « j'essaie de dire la vérité, en tout cas la mienne ». Les Français retiendront qu'il ne regrette rien à ce qu'il a fait et qu'il ne veut rien changer à la politique qu'ils rejettent pourtant massivement. Beaucoup se seront sentis défiés lorsqu'il a juré qu'il ne reculerait pas devant les manifestations.

Beaucoup auront le sentiment d'être pris pour des imbéciles, par exemple lorsqu'il a tenté d'arracher des larmes sur le sort de Mme Bettencourt et des grosses fortunes du pays au moment où le chômage explose. M.Sarkozy est visiblement convaincu qu'en rabâchant les contre-vérités il les rend véridiques. Son attitude ne peut que nourrir l'exaspération du pays. Sa prestation le montre de plus incapable de faire face à la crise qui fait rage. Ses propos démagogiques sur la sécurité en fin d'émission témoignent qu'il était plus à l'aise dans le costume de ministre de l'Intérieur.

François Delapierre pour le Parti de Gauche


Sarkozy atteint d'un syndrome footballistique : « j'envoie la France dans le mur et je ne change rien ! »
« Je vais vous dire la vérité... en tous cas la mienne ». Voilà ce qui résume l’intervention du chef de l’Etat ce soir.
Dans son long monologue, le Président de la République s’obstine à ne rien dire de nouveau. Il n’a aucune proposition pour répondre à la crise et fait preuve d’un grand mépris à l’égard des français et des partenaires sociaux en déclarant que, quoi qu’il arrive, il ne changera rien à ses réformes. Il se contente de reprendre les vielles recettes du MEDEF qui font porter les difficultés du pays sur la retraite à 60 ans et les 35 heures.
De la même manière, alors que le besoin de services publics locaux est grandissant, son appel à ne pas remplacer un fonctionnaire sur 2 dans les collectivités locales est irresponsable et irréaliste.
Sur tous les sujets abordés ce soir, la parole présidentielle n’est plus crédible, c’est un véritable coup de force anti-démocratique. Refusant de prendre en compte les exigences populaires, le Président de la République n’agit que par autoritarisme.
En bref, le grand spécialiste du football Nicolas Sarkozy n’en n’est pas moins atteint d’un syndrome footballistique bien connu : « j’envoie la France dans le mur et je ne change rien ! »
Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF
Paris, le 12 juillet 2010.

David Pujadas aura fait beaucoup d’efforts pour ne pas indisposer son hôte en lui posant les questions qui auraient pu être gênantes : pas une fois il n’a essayé de pousser Nicolas Sarkozy dans ses retranchements. Au final, le président de la république aura pourtant été très peu convaincant dans ses explications concernant l’affaire Bettencourt-Woerth-Sarkozy. A l’en croire, la connivence entre ce gouvernement et le monde des affaires, les passe-droits dont bénéficient les plus fortunés de notre pays grâce à ses largesses, les conflits d’intérêt entre charges publiques et activités privées, le financement de sa formation politique ou de sa campagne électorale sur lesquels pèsent des soupçons d’illégalité… tout cela n’est que viles calomnies. S’il n’a rien à cacher ou à se reprocher qu’il autorise alors un juge d’instruction indépendant à faire la lumière sur toutes ces affaires.

Pour le reste, nous avons eu le droit à la longue, très longue, litanie des poncifs de la vulgate libérale. Ainsi pour Sarkozy, la France est le pays qui travaille le moins et qui taxe le plus les hauts revenus et les entreprises, les pays qui ont le plus réduit le chômage sont ceux qui ont augmenté le temps de travail, la réduction du temps de travail a détruit la compétitivité. Autant de contrevérités qui même si elles sont répétées en boucle par la droite n’en demeurent pas moins qu’une vision fantasmée de la réalité économique et sociale de notre pays.


Enfin, pour faire bonne mesure, Sarkozy nous annonce qu’il ne cédera sur rien à propos de sa réforme contre les retraites. Nous n’en attendions pas moins de lui. Les salariés ont démontré qu’ils ne sont pas prêts à faire les frais d’un projet qui ne règle en rien les besoins de financement et qui de plus est injuste socialement. Ils ont démontré leur combativité. Face à ce pouvoir droit dans ses bottes, l’épreuve de force aura donc lieu et selon son issue c’est peut être de bien plus que d’un remaniement ministériel dont il sera question en octobre.

Gauche Unitaire, le 13 juillet 2010

Brigade anti- vieux 2