220 ans après la Révolution française, L'Humanité a publié, cet été, une série de portraits de révolutionnaires qui ont marqué cette période passionnante.
Loin des caricatures habituelles sur les "révolutionnaires assoiffés de sang" , ces portraits contrastés retracent, souvent avec passion , plus de deux cent ans après 1789, le combat difficile de ceux qui ont changé le monde....
Aujourd'hui: Pour Marat de Claude Cabannes
1743-1793 . Le plus détesté des révolutionnaires a «annoncé »les luttes modernes.
Notre époque s’est entichée de la reine Marie-Antoinette ; elle compense sa vulgarité obscène par des nostalgies d’élégances aristocratiques à jamais perdues ; pour un peu elle trouverait des grâces aux flatulences de Louis XVIII, ce fuyard, comme l’autre. Bref, notre temps sent le moisi des Restaurations et livre parfois d’inquiétantes lueurs de contre-révolution. 1789 lui fait donc horreur. Et Jean-Paul Marat est la figure même de sa détestation. Il est vrai qu’il est laid et petit, sale, pauvre, malade, osseux, cruel, fiévreux, agité. Son domaine : une cave avec baignoire et soupirail. Ses biens : trois hardes et quelques livres. Comme Robespierre et Saint-Just. Ces jeunes gens opposent à l’opulence théâtrale, séculaire et satinée de la cour, une morale : ils sont nus. Ils n’ont rien : sauf la foudre de l’amour fou de la justice humaine, et l’incendie de leur intelligence. C’est peut-être Marat le plus intelligent, mais aussi le moins aimable…
Avant de feuilleter le livre d’images - rien que des images, mais des images dont nous sommes à la fois les enfants et les gardiens -, il n’est pas inutile de savoir que la marine soviétique avait baptisé l’un de ses cuirassés du nom de Marat : le 14 novembre 1941, Hans Rudel, pilote d’un avion de chasse allemand Stuka, l’a frappé à mort d’une bombe de 1 000 kilos.
Commençons donc par la fin, puisqu’elle éclaire tout le chemin : Marat n’a pas été en quelque sorte « béatifié » par le supplice suprême de la guillotine (il n’est pas « mort sur la croix » comme ses camarades…), mais est tombé sous la lame d’un misérable coutelas… suite
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