Le président du Parti de gauche propose aux partenaires du Front de gauche de « faire un seul paquet de la question des scrutins régional, présidentiel et législatif »
Que pensez-vous du ralliement de Martine Aubry, la secrétaire nationale du PS, au principe des primaires ?
Jean-Luc Mélenchon. Il y a des débats plus urgents face à la crise. Reste que le PS se doit de préciser s’il entend organiser les primaires entre ses membres - ce qui ne regardera que lui -, ou instaurer ce système électoral entre toute la gauche ? Cette option-là me semble très dangereuse. Outre la complexité à le mettre en oeuvre, le mécanisme des primaires constitue une machine à diviser. Car, habituellement, en présentant des candidats de gauche séparés, le premier tour de la présidentielle sert aux uns et aux autres à formuler des propositions face à la droite. Là, les primaires instaureront une confrontation des candidats de gauche les uns contre les autres. Quel cadeau pour la droite ! De plus, avant le vote pour ces primaires, serait encouragée une surenchère permanente des ego, du type de celle que nous constatons actuellement au Parti socialiste. Enfin, ce système est une machine à niveler vers le plus petit commun dénominateur. Cela déplace le centre de gravité de la gauche complètement vers le centre gauche, voire vers le centre droit, comme ce fut le cas en Italie, avec le résultat désastreux que l’on sait.
Vous rappelez dans Le Monde (1) que votre parti souhaite que « l’autre gauche » présente des listes autonomes au premier tour des élections régionales. Pouvez-vous développer cette position ?
Jean-Luc Mélenchon. Précisons ceci : nous ne partons pas de rien. Le Front de gauche est un acquis par rapport à la prochaine échéance. C’est un bien précieux que nous devons enraciner et élargir. Se pose donc à présent la question de l’intégration du NPA à cette coalition. Et, plus largement, son élargissement aux personnalités du monde syndical, intellectuel ou associatif. C’est cette proposition que je formule pour les régionales. Pour moi, présenter des listes autonomes au premier tour est un bon moyen pour faire valoir les propositions de l’autre gauche et ne pas se laisser embarquer dans les aventures des socialistes avec le centre. Notre objectif doit être d’impulser une dynamique populaire, pas de cautionner des combines politiciennes. Donc, compte tenu de l’évolution du paysage politique, il est temps d’aller plus avant. suite
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