vendredi 20 mai 2011

«Il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun…"

Affiche du film: "journal d'une femme de chambre" de luis Buñuel
Les images qui ont tourné en boucle sur les chaînes de télévision au mépris de la présomption d’innocence ont abasourdi nombre de Françaises et de Français. Mais l’affaire Strauss-Kahn a révélé au grand jour un des travers les plus graves de la constitution de la Ve République. Car si l’histoire dans laquelle est plongé le président du FMI a pris ces dimensions démesurées, on le doit surtout à un système institutionnel dont la perversité atteint, au creux d’une affaire privée, son paroxysme.
Le texte fondamental de la République portait en lui, dès les origines, la personnalisation à outrance et le recours cliquer sur la date pour lire la suite 
à l’homme providentiel. La réduction du mandat présidentiel, l’inversion du calendrier électoral ont achevé de faire prédominer la réalité d’une monarchie élective.
Et comme si cette dérive ne suffisait pas, il a fallu que le PS singe le barnum d’outre-Atlantique en organisant le casting des primaires. Au point, absurde, de rendre la question de sa victoire dépendante d’une éventuelle affaire de mœurs…
«Il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun…» clame l’Internationale et contrairement à ce que voudraient laisser croire nombre de journalistes et de politiques, le peuple de gauche, s’il est stupéfait, n’est pas orphelin, ni désarmé. Son destin n’est pas suspendu aux lèvres d’un homme qui n’avait d’ailleurs pas encore déclaré sa candidature. Un homme dont le bilan à la tête du FMI était loin d’avoir l’assentiment de ceux qui jugent que les peuples n’ont pas à régler les factures des banquiers et que les comptes publics n’ont pas à assurer le train de vie des marchés financiers. Les Grecs, les Irlandais, les Espagnols, les Portugais en savent quelque chose, eux qui paient très fort les choix du FMI et de la Commission de Bruxelles.
Le peuple de gauche ne devra pas son succès à la séduction d’un homme (ou une femme) providentiel à l’écoute des fluctuations des sondages. Ce qui permettra un succès, c’est la capacité de répondre aux aspirations d’un peuple qui souffre de quatre ans de sarkozysme, qui se sent méprisé par une oligarchie imbue de sa richesse et de son pouvoir. C’est donc de programme, de propositions, de projet qu’il faut d’abord discuter. C’est donc de volonté politique, d’audace qu’il faut débattre pour être capable de résister au moindre froncement de sourcil du CAC 40.
Ce dont nous avons besoin, c’est aussi, dès maintenant, de mobilisations, d’interventions citoyennes pour, en même temps, se défendre et forcer le pouvoir actuel à reculer, et peser sur les choix des candidats de gauche afin qu’ils répondent au mieux aux attentes populaires.
C’est tout le sens de l’appel des communistes à créer un front contre la vie chère.
Tiré du Travailleur catalan.

Brigade anti- vieux 2