Comme pour "le printemps arabe",la réponse à l'indignation des peuples est la répression en Espagne. Le gouvernement ne fait même pas semblant d'essayer de comprendre :il cogne.
Peine perdue, le peuple revient! ce soir la place est de nouveau populaire.
Espagne Tolède
Témoignage « Quand les gens relèvent la tête, ça redonne de l’espoir »
Isabel Colino, cinquante-huit ans.
« J’ai couru devant la police de Franco, alors ce mouvement, ça m’a mise en joie. Cela fait des années que la classe politique se moque de nous, nous trompe et que nous encaissons, encaissons, alors quand les gens relèvent la tête, ça redonne de l’espoir.cliquez sur la date pour lire la suite
Sous Franco, on n’avait pas de liberté, on avait peu de choses, nous étions un pays sous-développé, et soudain, la démocratie : tout vous semble ouvert, possible. Nos conditions de vie se sont améliorées mais peu à peu, nous nous sommes laissé abuser, de manière insidieuse. J’ai été maîtresse d’école. Puis j’ai travaillé dans le tourisme, contractuelle pour la région de Castille-La Mancha ou la ville de Tolède. Des CDD, payés 700 euros par mois… et j’ai un loyer de 520 euros. Certains te disent : “Mais de quoi tu te plains ?” J’ai la liberté… d’acheter. Alors d’accord, je peux aller au supermarché, j’ai quatre paires de chaussures, deux sacs à main. Comme si la liberté, c’était consommer et consommer. Petit à petit, on a oublié de penser aux autres pour ne regarder que son nombril, se préoccuper de son quant-à-soi. Peut-être que ma génération n’a pas su transmettre ces valeurs de liberté, de démocratie, de dignité, de solidarité mais finalement, quand je vois ce qui se passe aujourd’hui, je me dis qu’on n’a pas tout loupé. Autrefois, l’ennemi était clairement identifié. C’était Franco. Aujourd’hui, on ne sait plus. Nous traversons une crise profonde et les politiques donnent de l’argent aux banques. Nous sommes passés d’une dictature féroce à une démocratie sibylline et mensongère. Le Parti populaire, tu le vois venir. Le PSOE, lui, te fait de beaux discours et nous trompe insidieusement. Notre Constitution,
elle est creuse ou alors elle ne sert à rien. Tous
les Espagnols sont égaux devant la loi, tu parles !
Que des jeunes gens se lèvent et contestent à voix haute ce système qui vous broie dans l’indifférence jusqu’ici générale, c’est réconfortant. » L'Humanité.
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