samedi 5 mars 2011

PAS DE TREVE POUR LA PRECARITE ENERGETIQUE ! Front de Gauche 64

Les tarifs grimpent et les coupures persistent même l’hiver ! Le phénomène gagne jusqu’aux classes moyennes. Dans le cadre des prérogatives du Conseil Général la nouvelle majorité de gauche devra prendre d’urgence les mesures qui s’imposent.




Le Ministre BESSON a confirmé il y a deux jours la nouvelle augmentation du prix du gaz de 5 % au 1er Avril s’ajoutant à l’envolée de 50 % (depuis la privatisation qui devait faire baisser les prix). Mais le Ministre s’est voulu rassurant à l’égard des plus défavorisés annonçant une rallonge de 20 % sur l’abattement T.S.S. (Tarif Social de Solidarité) applicable aux titulaires de la C.M.U.C. Or le Ministre se rend coupable d’une communication « trompe l’œil » qui hélas ne trompera pas les porte-monnaie ! cliquez sur la date pour lire l'ensemble



 Que chacun en juge : pour une personne seule bénéficiaire du T.S.S. (ressources mensuelles inférieures à 634,25 €) la réduction varie de 17 à 71 € maximum pour l’année (variable selon consommation). Pour ces personnes, la généreuse rallonge BESSON de 20 % sur le T.S.S. rapportera donc de 3,4 € à 14,2 €/an. Pour deux personnes, l’obole annuelle sera de 4,4 € à 18,8 € et au-delà de trois personnes de 5,6 € à 23,6 € par an maximum. On peut donc constater que l’augmentation de 5 % du prix du gaz sera pour les plus démunis 3 à 10 fois supérieure au coup de pouce annoncé par Eric BESSON sur leur tarif social !!!


Comme quoi, un abattement de 20 % sur pas grand-chose (…) ça n’est guère mieux que moins que rien ! Tandis que l’augmentation de 5 % sur déjà beaucoup trop (…) s’est plus que trop !


D’un point de vue général, le supplément à payer pour le gaz au 1er Avril devient insupportable pour la grande masse de la population de plus en plus gagnée par la précarité énergétique qui s’étend vers la frange des classes moyennes.


LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE EXISTE ; NOUS LA RENCONTRONS TOUS LES JOURS À OLORON


Hier 2 Mars, je suis intervenu pour la 108ème fois au nom du pouvoir de police du Maire et des prérogatives sociales du C.C.A.S. d’Oloron pour faire annuler l’ordre de coupure de gaz (servant au chauffage et à la cuisine) dont devait être victime dans la journée une famille avec 3 enfants de 7 ans, 4 ans et 20 mois


La 108ème coupure a ainsi été évitée à Oloron depuis juillet 2009 (électricité, gaz tous fournisseurs). Le couple n’avait pas été en capacité de régler à temps une facture de 386.36 €.


Le père est au chômage depuis septembre 2010 et la famille est par ailleurs « trop riche » pour faire partie des usagers ouvrant droit à la tarification sociale cantonnée aux titulaires de la CMUC.


Par contre, les revenus inférieurs au seuil de pauvreté rendaient possible une demande d’aide auprès du Fonds Social Logement (F.S.L.) géré par le Conseil Général, en vue de prendre en charge tout ou partie de la facture. La démarche méconnue humiliante et stigmatisante n’avait pas été engagée comme nous le voyons souvent, pour la généralité des familles. L’intervention du F.S.L. aurait en outre permis d’être repéré « clients vulnérables » interdisant pour ces derniers les coupures pendant la trêve hivernale. Absurdité du système : seuls ceux qui sont aidés par le F.S.L. bénéficient de dispositions protectrices. Les mêmes qui se privent sans faire appel perdent la protection accordée par décret !


Cette situation est symptomatique des défaillances des dispositifs règlementaires qui ne peuvent même pas être qualifiés de « caches misère ». Dans le Département, ce sont au bas mot 35 à 40 000 personnes qui ne satisfont pas leurs besoins élémentaires en énergie qui ne sont pas repérées et qui pour la plupart ignorent leurs droits.


Parmi ces personnes en précarité énergétique, seulement un peu plus de 5000 sont repérées dans l’année par le F.S.L. (Fonds Solidarité Logement) qui gère le droit et les aides à l’énergie pour le Département.


Parmi la population éligible aux tarifs sociaux, 90 % des bénéficiaires potentiels n’en bénéficient pas. C’est toute la réalité de l’effroyable invisibilité de la précarité énergétique dans l’ensemble du pays : invisibilité des privations sous contrainte et des non recours aux droits, virtualité des droits et souvent au bout la brutalité des coupures. Ainsi près de 3 000 familles dans le Département (900 pour l’électricité, 3 fois plus pour le gaz) se privent mais néanmoins rattrapées par l’incapacité de payer leur fourniture se retrouvent privées arbitrairement du droit d’accès à l’énergie.


LE GOUVERNEMENT EST CONTRAINT À PROMETTRE UN DÉCRET. NOUS DISONS CHICHE !


Dans ses récentes annonces, le Ministre BESSON annonce un décret prochain instituant enfin un droit automatique aux tarifications sociales (pour pallier au système actuel reposant sur la désignation par l’assurance maladie ce qui conduit à perdre en route 90 % des bénéficiaires potentiels). C’est nécessaire mais il faut bien plus que cela. C’est pourquoi nous disons chiche en proposant au Ministre pour base de travail la proposition de loi déposée par M.G. BUFFET ainsi que le projet de décret élaboré le 31 Mars 2011 à Oloron lors de la rencontre avec la Parlementaire(  http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/02/01/l-energie-de-marie-george-buffet-mobilise-les-foules,178218.php )
. Une nouvelle majorité de gauche au Conseil Général aura à se saisir d’urgence de ce dossier pour le soutenir politiquement et mettre en œuvre dans le cadre des prérogatives du Département les mesures concrètes au service de la population.


Robert BAREILLE
Maire Adjoint communiste d’Oloron Ste Marie _ Communiqué 4 Mars
Président Délégué du C.C.A.S.
Coordinateur départemental du Front de gauche

Brigade anti- vieux 2