mardi 1 juillet 2008

Petite incursion au Conseil municipal...


J'ai assisté hier à une grosse partie du Conseil municipal dont l'essentiel était le vote des affectations de crédits aux organismes subventionnés par la ville.
Loin de moi l'idée d'intervenir sur des dossiers que je connais mal, les clubs sportifs ou les associations d'insertion, par exemple.

Par contre, j'ai été scandalisé par les réactions plutôt virulentes concernant la Rose des Vents.
Un élu de droite, bien évidemment, en a brandi le programme et, tout en revendiquant haut et fort le fait de ne pas en être un abonné, s'est véritablement lâché sur la "culture bobo".
Des propos plutôt indignes de la part d'un élu du peuple ignorant cette question, ou ignorant tout court, qui, quelques minutes auparavant, a défendu un club sportif en déroute, mais auquel "il fallait faire confiance"

Justement là est tout le problème. La droite villeneuvoise ne fait pas confiance à la Rose des Vents!

Ces propos ne m'étonnent pas venant de l'UMP, sachant que l'exemple vient de haut. Il suffit de rappeler les propos stupides du chef de l'Etat actuel, sur la Princesse de Clèves qui serait une œuvre incongrue à un concours de la Fonction publique.Sans oublier la casse de l'Ecole, surtout dans les quartiers populaires, les menaces sur la télévision publique et sur la culture, pour ne citer que les exemples les plus évidents.

Laissons le peuple dans l'ignorance, pour mieux le dominer...tout en offrant "du temps de cerveau humain disponible" aux industriels de la publicité, des jeux et de la culture de masse!

Mais ce qui m'a le plus surpris dans cette affaire, ce sont les réactions plutôt timides et assez peu convaincantes des élus de la majorité municipale. Apparemment, la Rose des Vents leur semble un OVNI culturel qu'ils ont eu bien du mal à défendre.
Certes, le maire a bien réagi, en précisant que, même si la recherche culturelle n'était pas sa tasse de thé ( ni apparemment celle d'aucun élu) il continuerait à la subventionner le mieux possible.

C'est vrai, la Rose des Vents occupe un créneau original de réelle création artistique.Qui parfois dérange .
Mais n'est-ce pas son but ?

En tout cas, elle n'a pas été bien défendue hier soir et, ce petit vent mauvais peut annoncer des lendemains difficiles pour la création artistique dans notre ville...

DL

1 Comment:

Anonyme said...

Je partage avec Dominique la conviction que des sujets comme celui là méritent mieux que d’être expédiés d’un revers de manche.
La culture et l’art sont émancipateurs. Dans un débat, en 1965 sur le thème « que peut la littérature », une passe d’arme opposa Jean-Paul Sartre à Jean Ricardou, un des théoriciens du « nouveau roman ». Sartre prétendait qu’"en face d’un enfant qui meurt de faim, la littérature ne pesait rien". Ricardou lui rétorqua que "la littérature (ou la culture, l’art sous toutes ses formes) c’est ce qui fait prendre conscience à l’homme que la faim des hommes est un scandale". Malgré toute l’admiration que j’ai pour Sartre, ce jour là, Ricardou avait, à mes yeux, raison.
Il existe Une culture artistique. Elle est, par essence, création, non écrite à l’avance. Elle donne lieu à des errements comme à des productions géniales. Elle ne se fait que dans le tâtonnement. Les mécanismes fondamentaux sont les mêmes pour les spectacles d’une scène nationale que pour un atelier de création théâtrale de collège, pour un festival prestigieux que pour une démonstration d’associations.
De même il existe Un sport. Comme la culture construit du rêve d’évasion le sport construit du rêve d’excellence dans la performance, dans l’effort, pour le champion comme pour le compétiteur débutant. Le second tire son enthousiasme du premier et le Palacium, lors des matchs de l’ESBVA est le lieu des plus belles fêtes populaires tous les 15 jours.
La responsabilité des élus est engagée sur l’utilisation de l’argent public et parfois, en période budgétaire difficile, la tentation est d’opposer pratique pour tous et spectacle de « haut niveau ». Si certaines façons d’aborder le problème (opposer sport et culture notamment) sont des rhétoriques de bac à sable, les politiques culturelles et sportives ne sont pas des sujets tabou qui échapperaient, par nature, au débat et à la critique. Nous avions, dans le mandat précédent, pris nos distances avec les dérives trop mercantiles du festival « Les mille et Unes ». Fallait il le supprimer ? Par quoi faut il le remplacer ? La politique de la « Rose des Vents » prend elle assez en compte l’objectif de diffusion de la culture ? La politique sportive de la ville est elle trop déséquilibrée au détriment du « sport pour tous » ? Ces questions doivent être abordées sans tabou, dans une vraie « démocratie participative », mais en travaillant et nourrissant ce débat de données sérieuses pour éviter les « populismes de café du commerce » dans lesquels la droite se complait.

Brigade anti- vieux 2