Le sénateur de l’Essone Jean-Luc Mélenchon et le député du Nord Marc Dolez ont annoncé vendredi leur décision de quitter le Parti socialiste après la victoire relative de Ségolène Royal lors du vote des motions.
Dans un communiqué, ces deux responsables de l’aile gauche du Parti socialiste expliquent vouloir construire "un nouveau parti de gauche" qui serait "sans concession face à la droite." "Par fidélité à nos engagements, nous prenons notre indépendance d’action. Nous quittons le Parti socialiste", écrivent-ils. Lire ici leur communiqué
Les deux élus soutenaient la motion de Benoît Hamon, qui a obtenu jeudi soir autour de 19% et occupe la quatrième position avec une motion très marquée à gauche.
Pour Jean-Luc Mélenchon, opposant déterminé au traité européen de Lisbonne, et Marc Dolez, l’arrivée en tête de la motion de Ségolène Royal après le vote des militants marque une victoire des "orientations qui dominent la social-démocratie européenne" et qui "conduisent partout à l’échec."
"Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quels que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l’orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes", écrivent-ils.
"Front de Gauche" aux Européennes"C’est en prenant au sérieux les résultats du vote que nous nous sommes dit que d’aucune manière nous n’accepterions de participer à je ne sais quelle sacro-sainte union du ’tout sauf’", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
"Nous mettons nos pas dans ceux d’Oskar Lafontaine", a-t-il déclaré en se référant au parti de gauche allemand die Linke (la gauche) animé par l’ancien dirigeant social-démocrate.
Jean-Luc Melenchon s’est donc déclaré favorable à la formation d’un "front de gauche" pour les élections européennes de 2009 avec le Parti communiste et éventuellement le futur Nouveau parti anticapitaliste (NPA) que doit lancer le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR, extrème gauche), Olivier Besancenot.
Le député PCF des Hauts-de-Seine Roland Muzeau a fait part "à titre personnel" de son "plus vif intérêt" pour cette annonce.
A noter enfin que le député Marc Dolez a annoncé qu’il allait rejoindre le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC, Verts et divers gauche). Le sénateur Jean-Luc Mélenchon a dit réfléchir pour savoir s’il rejoindrait ou non le groupe communiste et républicain de la haute assemblée.
Site Huma
2 Comments:
Camarade, il serait temps de finir les enfantillages !
Une page importante de l’histoire de l’humanité est entrain d’être écrite sous nos yeux.
L’opposition devrait vouloir peser dans le débat pour qu’un VRAI Nouveau Bretton Wood sorte de la conférence du G20 à Washington. Lors de cette conférence notre avenir et celui de nos enfants sera décidé pour le pire ou le meilleur !
Nous ne pouvons pas accepter que l’empire financier de la City et de Wall Street impose une dictature mondiale avec Gordon Brown et Dominique Strauss Kahn.
Nous sommes devant une grave crise sociale et pire ! Si le PS ne s’attaque pas tout de suite à la réalité, un débordement par Besancenot est fort probable. Ca serait une catastrophe pour notre pays ! Irrationnel et violence organiseront le débat.
Pour aiguiser vos convictions politiques et économiques, je vous propose de lire le nouveau tract de Jacques Cheminade, l’indispensable rupture avec l’empire financier ! http://solidariteetprogres.org/IMG/pdf/TRACT_2008_11_03_NBW_1_.pdf
David C.
David.cabas.over-blog.fr
Toujours à titre personnel (comme Roland Muzeau), je fais part égalemnt de mon "vif intérêt" pour cette annonce que nous attendons depuis longtemps. Cette prise de position ne doit pas être considérée comme un évènement fondateur car de nombreux militants (et j'en fais partie), dans la foulée des collectifs, tentent d'oeuvrent depuis des mois à la construction d'un "front de Gauche" pour les élections européennes...et plus si affinités. Cette construction ne peut ni se faire autour du seul "Nouveau Parti Anticapitaliste" qui se structure autour d'une seule composante et autour d'un concept "Anti" qu'aucun Parti Politique n'a jamais pris comme nom à ce jour, ni autour du PCF comme le propose, hélas, le texte le moins rétrograde de tous ceux qui étaient soumis à notre vote la semaine dernière. J'ai fait savoir que je votais contre les 3 textes et que je signais le texte des Communistes Unitaires, qui propose une démarche convergente à celle adoptée depuis par Marc DOLEZ et Jean-Luc MELANCHON, mais ce dernier texte n'était pas soumis au vote. Depuis, j'ai lu une déclaration interessante de notre Parti sur les élections européennes, et une ITW, il y a 2 jours, de Marie-George, pour le moins alambiquée et fumeuse.
L'Histoire accélère sous nos pieds. Rentrant de huit jours à New York, je l'ai vécu physiquement. Je ne développe pas ici, mais il faudra le faire. La Crise impose des questions que le libéralisme tente d'ignorer depuis des décenies. La gauche - socialiste mais aussi antilibérale - peut de moins en moins masquer l'impasse totale dans laquelle elle est si elle ne change pas radicalement sa façon de penser ses contenus, son action et son image.
Je milite au Parti Communiste parce que je pense que notre histoire doit être sauvée et mise au service de ce changement que notre époque impose. J'y militerai tant que je penserai que cette évolution du Parti, amorcée à la base mais peu perceptible dans la structure, est possible. Complémentairement, je continue à aimer la démarche des collectifs unitaires, bien que cette démarche se heurte aujourd'hui à des limites si le paysage politique ne change pas, je participerai samedi à la réunion nationale des Communistes Unitaires. Si un jour (et cette formule ne renvoie pas à un avenir lointain), les différents militantismes devenaient contradictoire, la sauvegarde du Parti comme forme qui n'interesse plus que ses militants ou comme moyen de sauvegarde de postes pour les uns et les autres n'auraient, à mes yeux, plus aucun sens.
Nous sommes devant une vraie responsabilité historique qui appelle de regarder devant et non notre nombril.
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