pourquoi faudrait-il que le candidat à la présidentielle soit forcément issu du PC?
Pourquoi sommes-nous au PCF, pourquoi nous battons-nous ? Faut-il exister pour nous-mêmes ou pour être utiles au peuple à changer la société ? Nous avons fait des choix correspondant au deuxième terme de l’alternative et initié et impulsé un Front de gauche pouvant être porteur d’espoir et donc de mobilisation. En assumant ce choix, en nous montrant offensifs pour le faire vivre, nous pouvons aller loin. Franchement est-ce « pire » de s’allier avec le PG aujourd’hui que de s’être allié avec Blum en 1936 ou de participer à un gouvernement avec de Gaulle en 1945 ! Cela a-t-il empêché le peuple de France d’avoir des conquêtes formidables, cela a-t-il empêché le PCF d’être fort ? Pourtant les divergences avec la SFIO ou la droite de Gaulle étaient patentes. Alors, la différence aujourd’hui vient peut-être du manque de confiance en nous, en nos idées, en notre combat et nos objectifs. On a peur ! Mais de qui ? De quoi ? Si c’est de la confrontation avec d’autres, du débat avec des femmes et des hommes qui nous entourent sans partager nos points de vue, alors mieux vaut se transformer en secte on sera bien au chaud entre nous sans enquiquineur ! Et pire, si l’on a peur de faire peur à des adhérents, alors on a peur de nous-mêmes. Voulons-nous cet avenir ? Je ne m’y résigne pas. (cliquer sur la date pour lire la suite)
Ce n’est que dans et par la contradiction exprimée et débattue qu’il est possible d’avancer. La peur de fâcher ou de se fâcher ne conduit qu’à gérer l’existant et non à tracer une perspective de développement. La crainte et la frilosité sont les pires ennemies de la créativité, de l’envie de se mobiliser. À force de devoir se montrer « raisonnable », à force de craindre l’ombre des autres, on en arrive à avoir peur de sa propre ombre. Or moi, j’ai encore envie de changer le monde, encore envie de transformer les rapports humains, de bouter toute once de domination, tout pouvoir de coercition, toute injustice où qu’elle se niche. C’est d’abord cela qui fonde mon engagement resté intact depuis que j’ai choisi le PCF en 1969 pour lui donner une dimension politique. Laissons aux oubliettes une conception du parti étroite, triste, mortifère. Pourquoi est-ce dangereux de défendre un centre IVG sans avoir d’autre souci que celui de défendre le droit des femmes ? Pourquoi est ce dangereux de parler de partage des richesses alors que la justice l’exige ? Et pourquoi faudrait–il que le candidat qui va mobiliser les communistes à la présidentielle soit forcément issu de leurs rangs. Claude Mazauric l’a très bien dit dans sa tribune (17/12). Aucune démonstration n’est faite de cette nécessité. Ni pour pérenniser l’existence d’un PCF utile au peuple ni pour réussir à battre la droite et Sarkozy en 2012, ni pour promouvoir une politique de gauche capable de répondre aux attentes populaires. Tout montre qu’aujourd’hui le doute, la peur, la division conduisent à la victoire de la droite car cela porte des valeurs de droite. La gauche c’est le rassemblement, l’espoir, le rêve même – on parle d’utopie quand on parle des Lumières et de 1789. Le moteur de sa victoire réside dans l’ambition affichée, la grandeur de vue, la hauteur des ambitions et l’envie d’union, de partage. Avec un projet capable de porter tout cela et certainement pas en proposant la défense d’une chapelle contre une autre. N’est-ce pas à ce prix qu’une dynamique pourra exister en 2012 avec une victoire de la gauche dans laquelle notre groupe à l’Assemblée nationale sortira renforcé. C’est possible, il faut déjà le vouloir. Alors soyons audacieux, « allons au devant du matin » !
Brigitte Dionnet
mardi 4 janvier 2011
On a peur ! Mais de qui ? De quoi ? Par Brigitte Dionnet, Membre du Conseil National du PCF.
Publié par Front de Gauche Villeneuve et environs à 1/04/2011 10:56:00 AM
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