Monsieur le Maire, Chers Collègues,
Dans la note de synthèse sur le débat d'orientation budgétaire de ce soir, vous faites allusion succintement à la crise
économique sans précédent dans le monde provoquée par la crise américaine du surendettement et du modèle économique et social
français qui devrait laisser espérer un impact plus limité en France.
Ce n'est pas la crise pour tout le monde, les possédants et les actionnaires n'ont jamais été aussi riches et profitent de la
crise pour s'enrichir. Les exemples ne manquent et la presse en a fait largement l'écho, je ne vous les citerais pas.
Et que dire des firmes du CAC 40 qui ont engrangé en 2008 des bénéfices record ? Elles ont terminé l'année 2008 avec des résultats
supérieurs en moyenne de 12% et des profits en hausse sur 2007 de 2,2 milliards d'euros (étude Cabinet PWC pour le Monde) !
Et que dire des Français soumis à l'impôt de solidarité sur la fortune? En 2008, ils sont 20 000 de plus à payer cet impôt !
Alors ? Qui disait que la crise était dure pour tout le monde ? En vérité, comme dans un mécanisme de vases communicants,
c'est en pressurant le plus grand nombre que la minorité de possédants prospère.
S'il est vrai que notre débat d'orientation budgétaire s'inscrit dans une période incertaine, même si les concours de l'Etat
progressent théoriquement cette année de 2% : le compte n'y est pas !
Ce n'est ni plus ni moins que l'étranglement financier des collectivités territoriales qui est organisé dans le pays, à un moment
où elles doivent faire face à une amplification des besoins d'interventions publiques pour contenir les dégâts de la crise.
Il faut tenter de sortir de ce dilemme qui consiste à :
- soit décider une hausse de la fiscalité locale,
- soit décider une réduction de l'offre de service à la population.
Ce que vous nous proposer de faire dans ce débat d'orientation budgétaire :
- travailler plus, pour gagner plus (euh, excusez-moi...)
- faire mieux, avec moins, c'est bien ça ?
Je souligne avec intérêt que les taux n'augmenteront pas mais compte-tenu de la situation ne pourrions-nous pas demander
à l'Etat qu'il n'augmente pas les bases ?
La Dotation Globale de Fonctionnement sera diminuée de 600 000 €, faut-il pour autant ne pas remplacer les départs en retraite,
diminuer les indemnités des cadres A, ou supprimer certains services à plus ou moins long terme.
Les finances de la Ville ne sont pas si mauvaises que cela puisque l'endettement est en diminution ainsi que le remboursement de
la dette.
Aussi, je souhaiterai savoir si vous renouvelerez la tenue d'ateliers budgétaires qui avaient été très appréciés par la population
dans le précédent mandat.
Je pense qu'il serait intéressant d'informer la population des conséquences potentielles pour les services municipaux si demain,
l'Etat supprimait la Dotation de Solidarité Urbaine, les dotations de compensation (TP...), l'évolution des dotations calculées sur la
richesse nationale(PIB) et la non compensation de l'inflation réelle.
Il est temps de lancer une campagne de mobilisation des habitants pour alerter sur les risques que la loi de finances 2009 (baisse
de 5,5% des dotations d'Etat) et les projets 2010 et 2011, feront peser sur les services publics locaux à travers toute une série
d'exemples concrets tirés du quotidien des usagers.
Les Services Publics sont en France un élément structurant tant d'un point de vue économique que social. Ils constituent
notre spécificité. Leurs missions ont un caractère tout a fait déterminant dans l'aménagement du territoire, la réponse à des
besoins vitaux de la population et ils sont un atout majeur pour faire face à la crise.
Alors, j'émets le voeu ici ce soir d'un budget non pas à minima, frileux mais d'un budget ambitieux à la hauteur des attentes de notre
population, comme vous le disiez très justement, Monsieur le Maire, vous avez été élu pour réaliser, avancer et non pour geindre.
samedi 7 février 2009
Intervention de Martine Berthouloux sur le budget au conseil municipal du 5 février 2009
Publié par Front de Gauche Villeneuve et environs à 2/07/2009 03:45:00 AM
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