dimanche 8 février 2009

Premier meeting du Front de gauche

« Le signal de dé-part », selon Denis Sieffert, directeur de Politis. « Un message », pour Jean-Luc Mélenchon. « Pour un coup d’essai, un coup de maître », dixit Francis Wurtz. Bref, tous étaient d’accord pour souligner la réussite du lancement de la campagne du Front de gauche, jeudi soir. La salle de l’Aire à Frontignan s’est même avérée exiguë face à l’afflux de participants. Un bon millier de personnes, selon les organisateurs, dans une ambiance des bons jours. Pour la première fois depuis l’échec d’une candidature unitaire à l’élection présidentielle, militants communistes, du Parti de gauche, du Mouvement républicain et citoyen, des Alternatifs, des membres des comités antilibéraux pour une alternative au libéralisme (CUAL) et tant d’autres se sont retrouvés ensemble dans ce sentiment d’unité qui avait prévalu lors de la campagne référendaire de 2005.

« Notre moyen, l’unité, l’unité, l’unité »

« Notre objectif, c’est qu’un maximum de députés européens représentent cette autre Europe. Notre moyen, c’est l’unité, l’unité, l’unité », a posé, d’emblée, Denis Sieffert. Mais, comme l’a rappelé, Corinne Escafit (CUAL), empruntant à Bourdieu, « l’unité est un sport de combat et d’endurance ». En tout cas, c’est un sport pratiqué démocratiquement. Ainsi, jeudi soir, le débat sur le périmètre du Front de gauche et le contenu de sa campagne a été menée à ciel ouvert. « La base, c’est le refus du traité de Lisbonne et des politiques qu’il porte », a insisté Jean-Luc Mélenchon. Message reçu 5 sur 5 par Béatrice Négrier, qui a annoncé que le MRC de l’Hérault sera de l’aventure, appelant les autres fédérations de son mouvement à faire de même.

Un peu de friture sur la ligne, en revanche, avec le NPA dont un représentant départemental, Boris, a pris la parole. Bruyamment accueilli (« Unité, unité, unité »), il a énoncé un certain nombre de critères à remplir pour que le NPA rejoigne le Front de gauche. Sans surprise, il a estimé que « le plus difficile à remplir serait celui de l’indépendance vis-à-vis du PS. Quel sens politique aurait ce front aux européennes si lors des régionales des alliances étaient passées avec le PS ? ». Intervenant plus tard dans la soirée, Jean-Luc Mélenchon a répondu : « On ne propose pas une fusion mais un front. Sans préalable, ni conditions. Dans ce moment politique dangereux, moi, je dis oui à un bon coup électoral car nous avons besoin d’un bon rapport de forces. » Quant à Francis Wurtz, il a rappelé, au nom du PCF, ce principe : « Chaque fois qu’il y a possibilité d’une mesure positive pour les peuples, nous travaillerons avec les socialistes. »

« Nous devons mener un combat positif »

Au demeurant, la meil-leure preuve qu’une divergence politique ne constitue pas un obstacle à l’unité a été fournie par l’intervention de Jacques Nikonoff. Appelant à un triple non (au traité de Lisbonne, aux listes pro-système et au caractère antidémocratique de l’Union européenne) et à un triple oui (à une véritable Union entre les peuples, à une union de la vraie gauche à l’échelle européenne et en France), le responsable du Mouvement politique d’éducation populaire a surtout chargé à plusieurs reprises l’UE, « antidémocratique, tyrannique et dictatoriale ». Lors de son intervention, Francis Wurtz a tenu à réagir franchement : « Je n’utilise jamais de rhétorique anti-européenne. Nous devons mener un combat positif, solidaire et européen. Je ne suis pas contre l’Union européenne mais contre ses orientations actuelles. » Divergence, donc, mais unité. « Car nous sommes tous placés face à des responsabilités exceptionnelles, a expliqué le député européen communiste. Nous n’avons pas le droit de rater le coche. Cet objectif stratégique doit l’emporter sur tous les autres. » Afin, comme a conclu Jean-Luc Mélenchon, « que cette élection ait une signification majeure ». Prochain rendez-vous du Front de gauche : mardi 10 février à Marseille.

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