Checho |
Salvador Allende et Fidel Castro |
Le palais de la Moneda le 11 septembre 1973 |
La voix du Nord du 18 avril 2011
C'est le Chilien le plus connu de Villeneuve-d'Ascq qui, dès les années 1970, avait ouvert ses portes aux enfants d'Allende. Tous les ans, Douglas « Checho » Galleguillos participe à l'autre 11 septembre villeneuvois, l'hommage à l'ex-président socialiste. Alors que la justice chilienne vient d'ordonner l'exhumation d'Allende, pour déterminer s'il s'est suicidé ou a été assassiné, « Checho » revient sur 38 ans d'histoire. Cliquer sur la date pour lire la suite
C'est le Chilien le plus connu de Villeneuve-d'Ascq qui, dès les années 1970, avait ouvert ses portes aux enfants d'Allende. Tous les ans, Douglas « Checho » Galleguillos participe à l'autre 11 septembre villeneuvois, l'hommage à l'ex-président socialiste. Alors que la justice chilienne vient d'ordonner l'exhumation d'Allende, pour déterminer s'il s'est suicidé ou a été assassiné, « Checho » revient sur 38 ans d'histoire. Cliquer sur la date pour lire la suite
Douglas Galleguillos est arrivé à Villeneuve-d'Ascq au milieu des années 1980, quand la ville comptait quelque 20 à 25 familles chiliennes. Certaines fuyaient la dictature de Pinochet, accueillies les bras ouverts par un maire alors socialiste, Gérard Caudron, qui affichait sa sympathie pour Allende, un autre socialiste arrivé au pouvoir par les urnes et non par la force armée. « Il l'admirait jusqu'à donner son nom à la place devant l'hôtel de ville, un symbole », remarque Douglas Galleguillos.
Si les manuels d'histoire évoquent le « suicide » d'Allende, en 1973, dans son palais présidentiel assiégé par l'armée aux bottes de Pinochet, Gérard Caudron, lui, semble avoir choisi depuis longtemps « sa » vérité historique. La stèle d'Allende, face à l'entrée de la mairie, porte la mention « assassiné ». C'est justement ce doute que la justice chilienne a décidé de lever en ordonnant, vendredi, l'exhumation d'Allende.
Mais pour « Checho », l'essentiel est ailleurs : « Dans un discours, il avait prévenu, "Je paierai de ma vie ma loyauté envers le peuple" ». Sous cet éclairage, le suicide ne faisait pas de lui un lâche. Mais c'est peut-être ce qu'ont voulu faire croire ses détracteurs. « Ils n'y ont pas réussi car, dans la mémoire historique, c'est son exemple qui reste, lui qui est resté seul à se battre contre l'armée, dans son palais assiégé de la Moneda ».
En 1973, « Checho » avait 19 ans et une conscience politique à gauche. « Quelques jours après le 11 septembre, je suis allé voir la Moneda. C'était comme si une bombe atomique était tombée sur un pâté de maisons. On contemplait l'acharnement. » La thèse du suicide ne fait pas de doute à l'époque, elle a été confirmée par les proches d'Allende. « On a dit qu'il s'était suicidé avec la mitraillette AK-47, offerte par Fidel Castro, ce que croit encore sa famille. Aujourd'hui, certains affirment qu'il a été assassiné par l'armée. Pour moi, il est de toute façon mort au combat. » Sous Pinochet, « Checho » rentre dans des groupes de résistance clandestins, au nom d'Allende. Puis va porter sa parole politique en Allemagne d'abord, puis en France, où il rencontre celle qui partage sa vie encore aujourd'hui. « Suicide ou pas, l'importance d'Allende est dans son héritage, pour moi c'est une icône de la conscience politique universelle. » •
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